Sunday, November 30, 2008

Hoquiam, terre de contraste

Aujourd’hui est le premier dimanche de l’Avent – un mot qui vient du latin adventus, signifiant « arrivée , venue », et si ce terme désigne la saison de quatre dimanches précédant Noël, elle évoque aussi le retour du Christ et la fin du temps, d’où le choix par le lectionnaire d’un texte issu de Marc 13, le chapitre dit « apocalyptique » de cet évangile.

Invitée à prêcher dans l’eglise presbytérienne de la petite ville de Hoquiam, sur la cote Pacifique, et donc amenée à me concentrer sur ce texte difficile, j’ai insisté sur l’étonnante déclaration de Jésus (13 :32) selon laquelle lui non plus ne connait ni le jour ni l’heure. C’est un intéressant contraste avec les allégations de certains pasteurs médiatiques, sur les écrans américains, prétendant déterminer où nous en sommes exactement du compte à rebours final - et bien sûr, selon eux, le dénouement est pour après-demain.

Le mot « aventure » peut venir à l’esprit quand on réalise que nous ne savons ni le jour ni l’heure – ce mot est d’ailleurs issu de la même racine adventus – et c’est plus motivant ainsi. Si nous sommes croyants, nous savons en tout cas que, contrairement à la terre et aux cieux, les paroles de Dieu ne passeront jamais (Marc 13 :33).

La petite ville de Hoquiam est située sur la cote Pacifique à l’embouchure de la rivière éponyme. Cette partie de la cote est une zone susceptible de recevoir un tsunami en cas de tremblement de terre. Des bouées d’alertes sont disposées le long du rivage et les routes sont balisées pour permettre à chacun d’évacuer vers l’intérieur des terres en cas de besoin.

La First Presbyerian church où je prêche de temps à autres depuis 2003 a connu, a défaut d’un tsunami, bien des revers. La première fois qu’on m’y a invitée, leur pasteur dynamique et aimé de tous venait de démissionner après avoir révélé qu’il avait une relation adultère avec une paroissienne qu’il conseillait spirituellement. L’année suivante, nous nous réunissions dans la petite salle à manger, car des défauts structurels dans les poutres soutenant le sanctuaire en interdisaient l’accès.

Les travaux pour corriger ce problème etaient hors de prix – plus cher que de construire un nouveau bâtiment - et totalement hors de portée des finances de la petite congrégation. Ils ont finalement pris la difficile décision de condamner le bâtiment, un crève-cœur pour les paroissiens fideles à cette eglise construite en 1905.

Plutôt que de le faire démolir, ils l’ont fait « déconstruire », ce qui a permis de récupérer et recycler les poutres et parquets dans des constructions récentes, remplaçant l’equivalent de 80 arbres. Les fenêtres et vitraux ont été cédés aux familles de fidèles qui le désiraient ou mises en vente. (on voit à gauche l'ancien emplacement de l'église, à présent déserté)

La congregation s’est réunie depuis dans la petite maison voisine, anciennement le presbytère, avec un nouveau pasteur à sa tête. Malheureusement, cette pasteure a développé de tels problèmes d’allergie à certaines herbes et pesticides qu’elle vit maintenant sur un bateau et a dû prendre sa retraite anticipée.

En attendant qu’une de leurs elders ne finisse une formation de
« pasteur laïc », les pasteurs environnants et les « remplaçants » dans mon genre viennent assurer le culte à tour de rôle. Les paroissiens sont accueillants et énergiques et je peux témoigner qu’aucune adversité ne saurait les décourager.

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