Sunday, February 20, 2011

L’œil de Dieu a huit cotés.


En présence de pelotes de laine, en France, je pensais seulement : tricoter, aiguilles, mailles, multiples tentatives. Maintenant je pense aussi : God’s Eyes. Ces constructions géométriques et colorées, que l’on trouve aussi au Mexique et en Amérique du Sud, représentent en son centre l’œil de Dieu et le monde tout autour – à moins que ce ne soit le cosmos.

Les God’s Eyes sont notre deuxième étape au cours des séances d’artisanat à l’eglise. Ils se bâtissent sur deux bâtons en croix – quatre branches, quatre cotés, en alternant les couleurs. On peut trouver des instructions sur internet (http://www.allfreecrafts.com/nature/ojo-de-dios.shtml ). Pour se lancer dans des God’s Eyes plus complexes et contempler des créations étonnantes, le site de Jay Mohler est à voir. (http://www.ojos-de-dios.com/)
Samedi, je me suis lancée dans mon premier God’s Eye à huit cotés. On commence avec deux God’s Eyes simples, que l’on réunit ensuite. Le résultat est censé être circulaire et non  octogonal, comme ici. Mais ce premier essai ouvre des horizons…

Saturday, February 19, 2011

Les rêves n’ont qu’à bien se tenir !


Depuis le début de l’année, les membres de notre petite congrégation consacrent une bonne part de leurs weekends à une noble tache : créer des objets d’artisanat que nous pourrons vendre au profit de l’église. L’artisanat Natif Américain est beau et coloré ; quand on l’explore, on entre - comme dirait Baudelaire - dans une forêt de symboles exotiques et pourtant familiers.

Nous avons commencé par nous atteler aux «dream catchers». J’ai déjà eu l’occasion de parler de ces filtreurs de rêves qui interceptent les cauchemars [1].

Il s’agit de créer un entrecroisement au centre d’un cerceau qui peut être en bois, en métal recouvert de fines lanières de cuir ou constitué de branches d’arbres souples, comme le suggèrent les instructions que l’on trouve au lien suivant : http://www.nativetech.org/dreamcat/dreminst.html



Pour créer la toile qui filtrera les rêves, une cordelette fine et solide fait l’affaire. Nous utilisons une imitation de ‘sinew ‘ (tendons de bœuf) que nous avons trouvée chez un tanneur. Ce lien translucide et robuste est idéal pour notre usage.
Au fil de l’ouvrage, il est traditionnel d’ajouter une perle qui représente l’araignée. Des perles et plumes décorent l’objet. Le dream catcher à droite vient d’être terminé par Tony, un de nos Elders – aussi notre enseignant.  

Le dream catcher est limpide à réaliser tout en requérant une grande précision ainsi qu’une main ferme pour que la cordelette soit toujours bien tendue pendant la confection de l’objet - sous peine de voir la toile devenir un panier de basket miniature. Un sommeil heureux est à ce prix !

[1] Voir “Les gardiens du rêve” 12 juillet 2010

Thursday, February 10, 2011

Un ciel sans limite


Mercredi dernier, comme tous les deuxièmes mercredis du mois, j’ai passé la journée avec le Comite de préparation au ministère. J’appartiens à ce comité, qui me suit aussi dans mon parcours vers l’ordination.

Ce comité m’a permis de mieux connaitre et apprécier le groupe de pasteurs et d’elders (conseillers presbytéraux) qui donnent leur temps pour aider le discernement et le cheminement de ceux qui se sentent appelés à devenir pasteurs.

L’un d’entre eux, Eric Jacobsen, pasteur d’une grosse église à Tacoma, vient de perdre son père début janvier. Au printemps dernier, celui-ci a reçu un diagnostic de cancer du pancréas. Devant la gravité de son état et le peu de temps qui lui restait, il a refusé tout traitement. Il s’est ainsi senti en forme pendant les six derniers mois de sa vie jusqu'à quelques jours avant sa mort. «Toute notre famille a vécu avec lui tant de moments importants ces derniers mois… a commenté Eric. Nous avons vécu l’equivalent de plusieurs années.»

Dans ce même comité, Max dont j’ai déjà parlé en novembre [1] - il vient avec sa belle chienne Anna Murray – affronte à son tour un diagnostic difficile. Un mélanome découvert l’été dernier, déjà à un stade avancé, et cette semaine la révélation d’une tumeur au poumon. «C’est déroutant de se savoir si malade quand on se sent par ailleurs si bien, nous a-t-il dit. Déjà envisager la fin de la route…» Max a fêté ses 60 ans en octobre dernier.

Les médecins américains, on le sait, ne cachent pas la vérité à leurs patients, même si elle est fatale. Affronter la perspective d’un avenir limité – c’est presque insurmontable. Mais vivre chaque jour en connaissance de cause est peut-être à ce prix. Chaque jour a un ciel sans limite.

[1] Voir 12 novembre 2009 “le sourire de la chienne leopard"