Friday, January 28, 2011

Nuages lenticulaires en vue !

Ce n’est pas si mal de vivre sous un climat nuageux. Le nuage, en soi, donne du relief au ciel. Les interactions avec les proéminences terriennes sont aussi pleines d’intérêt.
Notre volcan local, le Mont Rainier, produit des effets nuageux originaux pour peu que le taux d’humidité s’y prête. Dans ces cas la, des nuages lisses, dit lenticulaires, se forment – on dirait presque des soucoupes volantes. J’ai pris cette photo mercredi dernier près de chez nous. En cliquant dessus, vous pourrez voir la photo en taille réelle.

Sunday, January 23, 2011

Irvin tourne 50 – un anniversaire américain


Mercredi dernier, Irvin «a tourné 50» comme on dit ici – autrement dit, il a célébré son cinquantième anniversaire. J’ai organisé une petite réunion de famille et de paroissiens à l’église le soir dit. L’occasion de passer en revue quelques usages et coutumes locales pour fêter un anniversaire dignement.

Le gâteau : il est traditionnellement plat et rectangulaire et a en général peu d’intérêt sur le plan gustatif. Il s’agit le plus souvent de deux couches de génoise (qu’on appelle ici «sponge cake») séparées par une strate de «frosting» - une sorte d’émulsion sucrée qui recouvre aussi le gâteau entier en un glaçage crémeux.
coupe transervale
La platitude du gâteau permet d’insérer un bas-relief de félicitations sur sa surface plane, voire - pour les spécimens plus sophistiqués - une photo ou un dessin représentant l’événement.  

Les ballons : ils constituent un ajout apprécié d’une célébration de ce genre. Bien sûr, ils sont choisis astucieusement pour symboliser tout à la fois l’enfance de l’invité d’honneur et l’occasion festive. A noter : pour qui n’est pas habitué à manipuler 4 gros ballons gonflés à l’hélium, se méfier des rubans qui les retiennent. Ils ne sont pas solides, et c’est ainsi que le ballon numéro 4 a réussi à s’enfuir dès la sortie du magasin, et a disparu dans le ciel bleu en quelques instants.








Par ailleurs, les trois ballons rescapés flottent au dessus des sièges et prennent un espace étonnant sur la banquette arrière d’une Ford Focus déjà encombrée d’apéritifs mexicains et de fromages français. Passer la marche arrière et regarder par-dessus son épaule avant de commencer la manœuvre signifie qu’on se retrouve nez a nez avec Mickey, lequel manifeste une inertie pleine de mauvaise volonté à vous laisser jeter un œil par la lunette arrière.


Les bougies : les bons gros chiffres solides sont le bon choix. En l’occurrence, j’ai disposé deux «25» pour réduire l’aspect déconcertant du changement de dizaine.

Je m’étais aussi laissée tenter par une petite décoration «happy birthday» - chaque lettre délicate était aussi une bougie. Mais dans le stress des préparatifs de dernière minute, j’ai aussitôt cassé le H de birthday. Et les lettres restantes ont refusé de se laisser allumer.

Au final, la soirée a été sympathique. Irvin était content de revoir ses oncle, tante et cousins qui habitent dans notre région. Des amis pasteurs se sont aussi joints à nous, ainsi que des paroissiens. L’inauguration réussie de la deuxième moitié d’un siècle.

Tuesday, January 18, 2011

J’investis dans la pierre


Parfois, nous devons prendre des risques calculés dans la vie. Affronter les tentations les plus sauvages sans perdre le sens des réalités pour autant. C’est ce que j’ai fait en allant à Shipwreck Beads, un immense magasin spécialisé dans les perles et pierres, situé à Lacey, à une heure au sud de chez nous.

J’en suis ressortie quelques heures plus tard, dans cet état d’allégresse légèrement désorienté qui suit une exploration réussie dans le labyrinthe des passions ou m’attendaient améthystes, turquoises, agates, lapis-lazuli et toutes sortes d’irrésistibles pierres qui chuchotaient mon nom...
Oui, je l’avoue, je suis repartie avec un butin qui aurait impressionné un chercheur de trésor. Bien sur, tout ceci va etre converti en colliers somptueux attirant de nombreux amateurs éclairés.


Mais autant etre honnête : j’ai déjà récidivé, avant même d’avoir commencé la création du moindre bijou. Irvin était à Phoenix la semaine dernière, et la capitale de l’Arizona contient un autre de ces magasins diaboliques. Beads Galore est encore plus riche en pierres que Shipwreck Beads ! Et je n’avais pas trouvé à Lacey les azurites carrées que je cherchais pour recréer un collier bien précis. Irvin a courageusement parcouru le magasin, prenant des photos avec son téléphone portable, qu’il m’emailait, avant de m’appeler.
Je n’ai pas trouvé d’azurites mais des agates du même format, et aussi des prehnites ovales d’un vert tendre qui m’a tout de suite plu. Expliquer à Irvin exactement quelles pierres je voulais n’a pas été facile. Irvin est patient et plein de bonne volonté. Mais il est daltonien…

Monday, January 17, 2011

Galloping Gertie s’est emballée


Le Narrows Bridge relie Tacoma à la peninsula de Kittsap. Ce pont suspendu fait près de 2 km de long. J’ai pris ces photos en allant voir mon amie Jett, une pasteure qui vient de prendre sa retraite, et m’a généreusement offert de choisir des livres dans sa bibliothèque (offre imprudente, je suis repartie avec quatre gros sacs pleins d’excellentes ressources).

Le Narrows Bridge a un passé. En 1940, un premier pont a été construit. Lors de sa construction, les ouvriers le surnommèrent «Galloping Gertie» en observant les saccades verticales qui affectaient son tablier dès qu'il y avait du vent.

Après son inauguration, quatre mois ont suffi pour que Galloping Gertie ne s’emballe. En novembre 1940, des rafales de 70 km/h ont fait s’effondrer l’ouvrage qui n’a été reconstruit qu’en 1950. Le pont a été doublé en 2007. Gertie et sa jumelle ne galopent plus et sont particulièrement photogéniques dans le soleil couchant…

Sunday, January 9, 2011

104 ans de sagesse


En arrivant à l’hôpital de Puyallup appelé «Good Samaritan» (et surnommé Good Sam par tous) ce soir là, je me sentais fatiguée et un peu désorientée. Je venais rendre visite à une dame de First Pres en remplacement de Sue, qui avait pris quelques jours de vacances avant le Nouvel an.
La journée avait été très pleine, j’en étais à préparer un diner à emporter dans un slow cooker pour les membres de notre session (conseil presbytéral) qui se réunissait ce soir là, il faisait déjà nuit et il pleuvait… mais dès que j’avais su que Ruth était a l’hôpital, j’étais décidée à y faire un saut. Ruth a 104 ans, et même si elle fait 20 ans de moins que son âge, je ne voulais pas regretter d’avoir remis ma visite au lendemain.

L’hôpital est en travaux – la construction d’une aile entière se termine – et un jeune bénévole m’a accompagnée dans les labyrinthes de couloirs jusqu'à sa chambre, dans le service de cardiologie. Ruth était assoupie. Je me suis assise à son chevet, me demandant quoi faire. Je ne voulais pas la réveiller – faire sursauter une centenaire au cœur fragile n’est peut etre pas la meilleure idée qu’une apprentie pasteure peut avoir.

Quelques minutes plus tard, un médecin est venu parler à sa voisine de chambre et Ruth a ouvert les yeux. Je me suis placée dans son champ de vision, elle m’a aperçue et a souri. Nous avons bavardé – son hospitalisation avait été causé par des difficultés respiratoires mais elle se sentait déjà mieux.

Nous avons parlé de Puyallup où elle a vécu toute sa vie, de mon église, Indian Fellowship, qu’elle connaissait «le bâtiment a été construit après la deuxième guerre mondiale, je crois» s’est-elle rappelé, ce qui est exact, et je sentais que l’époque de la deuxième guerre mondiale pour elle était un passé relativement proche, un peu comme les années 90 pour moi.

Pendant que nous parlions, j’ai réalisé que je me détendais et que je passais grace à elle un bon moment au milieu de cette journée bousculée. J’étais venue la distraire et la réconforter, mais c’est l’inverse qui se produisait. «J’espère que je ne vais pas etre obligée de déménager, a soupiré Ruth, qui vit seule dans un appartement accessible seulement par un escalier. J’ai de la chance d’avoir l’église, j’y marche tranquillement le dimanche matin, j’ai tant d’amies la bas. Je crois que c’est pour ca que je vis toujours. J’aime la compagnie des gens.»

I enjoy people… un des secrets de la longévité ?

Monday, January 3, 2011

Ça s’est passé en décembre...


... mais je n’ai pas eu le temps d’en parler sur le moment.

Deux Services en un soir
A la veille de Noël, Irvin et moi, accompagnés de Chris, ma belle-sœur venue nous rendre visite d’Idaho, avons participé à deux Christmas Eve services. Le premier, à 18h, avait lieu à notre eglise, Indian Fellowship.

Parmi la soixantaine de participants, plusieurs nous ont confié que c’était la toute première fois qu’ils assistaient à un tel service. Nous avons lu des versets de l’Evangile de Luc, chanté des chants traditionnels et allumé douze bougies, les unes après les autres tout au long du service. Irvin et moi avons même chanté ensemble un vieux chant français – en français dans le texte !
First Pres avait deux services ce soir là, un service traditionnel à 19h, et un service contemporain à 23h.
Dans le pays du christianisme américain se déroule un conflit feutré entre ceux qui aiment les chants tels qu’ils les ont chantés toute leur vie et ceux, en général la jeune génération, qui ne vibre qu’en chantant des airs plus toniques, que l’on retrouve sous la rubrique «praise music». C’est pourquoi les paroisses d’une certaine taille, comme First Pres, ont souvent deux services qui s’adressent à chacun de ces groupes.
Pour ma part, c’est toujours avec joie que je me saisis de toute possibilité de chanter. J’ai ainsi participé au service de 23h, et puisqu’Irvin est venu avec moi, Sue lui a demandé de servir la communion avec elle. Deux moments de célébration dans la même soirée, dans des atmosphères différentes mais avec joie, c’était le moment de «sing to the Lord a new song, Sing to the Lord, all the earth» (psaume 96)
Maisons et voitures au diapason de Noël
Pendant tout l’automne, les maisons et parfois même les voitures suivent le rythme des célébrations. D’Halloween à Noel, en passant par Thanksgiving, des décors parfois élaborés changent l’aspect du voisinage. En décembre, les maisons deviennent presque des arbres de Noel, avec des lumières et des ornements qui évoquent l’hiver et Santa Claus.

Toute l’histoire de Santa fait d’ailleurs partie de la tradition américaine, dans tous ses détails. Les rennes qui tirent son traineau ne sont pas oubliés - ils ont chacun un nom propre. Le plus populaire d’entre eux est Rudolph, «the red nose deer», le petit renne au nez rouge qui a droit à un film animé qui ne parle que de lui. Je me suis même garé un jour près d’un véhicule qui était déguisé en Rudolph. Ça ne s’invente pas !

Saturday, January 1, 2011

Les débuts et les fins.

Voilà, notre tour est venu. Nous venons de clore 2010. Nous sommes presque les derniers à le faire : nous sortions à peine de la matinée du 31 décembre que déjà l’Australie célébrait les premières minutes de 2011. Vers 15 heures, non seulement 9 heures nous séparaient de la France, comme d’habitude, mais aussi une année entière. Quand arrive enfin notre tour, toute la Terre est déjà en 2011, sauf l’Alaska et Hawaii.

Les températures sont descendues ces derniers jours, ainsi qu’un peu de neige, et cette nuit, il fait 25 (-3C) sous un ciel insolite : sans un nuage.
Pendant que les chiennes, ravies, coursent les feux d’artifice tirés par nos voisins, nous admirons les étoiles que nous voyons rarement avec une telle netteté dans notre région au ciel si souvent couvert.

Les moments de transition se savourent, comme le propose cet auteur.

 «Les débuts et les fins sont des moments sacrés. Honorons chaque évènement – chacune des joies, des expériences, des douleurs ouvrent la porte de la magie du monde. Prenez l’année entière entre vos mains, chaque jour, chaque pensée, chaque bouffée d’oxygène – et bénissez la avec gratitude, amour et humilité. Ce que vous venez de faire transformera d’avantage l’année à venir que mille résolutions.» (K. Allen Kay)

Bonne Année 2011 !