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Monday, February 26, 2018

24 tomates


Notre dernière vente de Indian tacos, a la Church of the Indian Fellowship, a été un succes! Beaucoup d’amateurs de fry bread, cette spécialité Native qu’on retrouve d’une tribu à l’autre avec des variantes, sont venus nous rendre visite ! J’ai déjà eu l’occasion de parler des Indian tacos ici ou


Cette fois ci, April, une de nos Elders, a cuit le bread avec l’aide de deux de nos jeunes membres, Angelina et Elizabeth pendant que je servais les clients avec l’aide de notre deacon (diacre) Monique. Un autre de nos Elders, Tony, avait préparé la pâte à l’aube ce matin-là. Irivn était à la caisse. 

Quel plaisir de voir nos amis, et aussi de nombreux employés qui travaillent pour la tribu Puyallup dont les bureaux sont tous proches, venir déjeuner avec nous, ou emporter leurs Indian tacos – pour eux et de nombreux collègues – avec eux.

Ensuite Irvin et moi nous sommes retrouvés avec deux caissettes de tomates fraiches (24 au total) sur les bras. Problème de communication : un téléphone portable qui cesse de fonctionner juste au moment où Irvin allait m’apprendre qu’une autre personne s’était portée volontaire pour apporter les tomates, qui, découpées en cubes, font partie des ingrédients de l’Indian tacos. Donc je les ai achetées aussi. 


Et maintenant, j’essaie de leur trouver toutes les utilisations possibles pour les consommer avant qu’elles ne perdent leur fraicheur.

Le soir de notre vente d’Indian tacos, donc, quand nous rentrons fatigues à la maison et sentant fort la friture, j’ai trouvé une bonne recette de potage à la tomate. Elle vient du site culinaire « 12 Tomatoes » le nom est prometteur… 


Cette recette propose de rôtir les tomates avant de les transformer en soupe. Autre heureuse suggestion : des tranches de pain, dont un des côtés est badigeonné d’huile d’olives, quelques minutes sous le grill du four. Une fois dorées, on les retourne, on ajoute du fromage râpé, et de nouveau sous le grill jusqu’à ce que le fromage fonde. Il suffit ensuite de les assembler deux à deux pour avoir un « grilled cheese sandwich » (très populaire ici) ou les couper en cubes pour en faire des croutons à parsemer sur la surface du potage chaud.
La recette peut être trouvée ici : http://12tomatoes.com/shared-ultimate-comfort-soup/ 


Plus que 18 tomates à utiliser…. A suivre !

Monday, August 28, 2017

« Beaucoup de gens souffrent là-bas »

Aujourd’hui, 28 aout, est l’anniversaire du célèbre discours de Martin Luther King à Washington DC, celui où il déclara : « I have a dream… »


Ce rêve de voir chacun apprécié pour « le contenu de son caractère » plutôt que « la couleur de sa peau » n’est pas encore réalisé et n’a jamais paru si lointain. Le discours a été prononcée il y a 54 ans.
 
Credit Adelle M. Banks
Environ 3000 pasteurs de dénominations diverses, prêtres et Sœurs, leaders Sikhs, rabbins, Imams, religieux se sont retrouvés en ce jour anniversaire à Washington DC pour dénoncer le climat du pays, le racisme qui se dévoile, encouragé au plus haut niveau. « L’âme de notre nation et l’intégrité de notre foi sont en péril » commenta un des leaders, le Rev. Jim Wallis. 

Ce nombre est encourageant : le mouvement s’était intitulé «1000 ministers march for Justice».

Hier, dimanche 27, le texte du jour provenait de l’évangile de Matthieu (chapitre 16, versets 13 à 23). « Qui dites-vous que je suis ? » demande Jésus à ses disciples. Pierre trouvera les mots justes : « tu es le fils de Dieu, le Messie. »

En l’absence d’Irvin, parti avant l’aube pour Louisville (Kentucky), c’était moi qui prêchais à Indian Fellowship. Si notre réponse est aussi celle de Pierre, alors notre vie doit suivre la trajectoire que nous trouvons notamment dans le sermon sur la montagne.

J’ai cité en illustration le témoignage du Rev. Jill Duffield, qui écrit dans le magazine Presbyterian Outlook. Jill vit à Charlottesvilles et était présente lors des manifestations des « white supremacists ».
 
Jill Duffield en bleu avec une etolle blanche
Elle écrit [1] :

« A un moment, le samedi 12 aout, je me suis trouvée aux côtés d’une jeune femme Noire, qui était une prêtre épiscopalienne. Elle venait d’une église à une cinquantaine de kilomètres de là, et avait répondu à l’appel des autorités religieuses de la ville qui avaient besoin de soutien.

Pendant que nous parlions, nous pouvions entendre les chants venant du parc où le rally « Unite the Right » devait commencer à midi. Ils devenaient de plus en plus bruyants et furieux et pouvaient être entendus en dépit des hélicoptères qui survolaient les lieux.

Des chants accompagnés par des insultes et des invectives, auxquels s’ajouteraient les « Nous ne serons pas remplacés ! Les Juifs ne nous remplaceront pas ! »

Ma nouvelle amie secoua la tête et baissa les yeux. Puis elle les leva et dit quelque chose auquel je ne m’attendais pas.

« Beaucoup de gens souffrent là-bas. »

Elle ajouta « Il n’y a pas de joie dans ce parc. Ils souffrent. »

La générosité de ses paroles me prit au dépourvu et je crois qu’elle vit ma surprise parce qu’elle ajouta : « Nous devons nous souvenir qu’ils souffrent parce que nous devons être l’église pour eux aussi. Si nous oublions ça, nous perdons ce qui a vraiment de l’importance. »

A cet instant, il m’a semblé que ma foi tenait dans un dé à coudre tandis que la sienne débordait jusque dans les rues menaçantes tout autour du parking protégé où nous nous trouvions.

Elle savait qui Jésus était et qui, par conséquent, nous étions appelés à être. Aucun pouvoirs terrestres – même brutaux et oppressifs – allaient le lui faire oublier.

Quand nous savons qui nous sommes pour Dieu, nous n’avons pas peur d’être remplacés par d’autres. Nous nous souvenons que les pharaons ne font que passer, alors que Jésus règne pour toujours. Nous n’avons pas peur parce que nous avons reçu la paix qui surpasse toute compréhension.

C’est l’amour qui nous motive, pas la haine, la fondation même sur laquelle Jésus bâtit son église – une église que les portes de l’enfer ne pourront menacer, une église où toute personne est aimée et irremplaçable.

A chacun de ceux qui ont peur et qui souffrent, nous devons présenter Celui que nous connaissons : le Messie, le fils du Dieu Vivant, Celui qui nous connait, nous revendique, nous appelle, nous pardonne et nous libère pour toujours. »



Tuesday, May 16, 2017

Une nuit et des lanternes

« Venez au diner. Si vous n’avez rien d’autre de prévu, je vous le demande, venez. »

Ainsi parlait Marilyn, la mère de Daniel, le mois dernier. Même si j’avais eu un autre engagement, je serais venue. Daniel, son fils, était mort deux ans plus tôt. Il avait à peine 40 ans. J’avais présidé à ses obsèques.Les premières obsèques que j’ai jamais célébrées en tant que Pasteur. 

Daniel avait vécu entouré et adoré par ses parents, ses enfants et sa sœur. L’amour était réciproque. Il aimait sa famille, se rendait utile, était le confident de nombre d’entre eux. Mais Daniel avait aussi le plus grand mal à se débarrasser de son addiction. Parfois il était en prison – et nous priions pour lui. Puis il sortait et je le revois, assis calmement dans l’eglise aux cotés de sa mère. Il se sentait mieux. Il s’en sortait. Jusqu’au jour où il disparaissait à nouveau.

Il y a un peu plus de deux ans, il marchait dans la rue avec agitation. Il venait de passer trois jours à l’hôpital pour une blessure à la main. Les médicaments reçus, particulièrement les antidouleurs, eurent des effets inattendus. Il délirait. Il s’engouffra dans une scierie à ciel ouvert.

Les lieux etaient déserts mais des voisins l’ont aperçu, se sont inquiété pour lui, la police fut appelée. Il était monté au sommet d’une pile de rondins. 

Deux policiers l’ont questionné de loin. Il eut un geste, dirent-ils. Ils se sont sentis menacés et ont tiré, tuant Daniel. Il n’était pas armé.

Immense douleur de la famille, sentiment d’injustice aussi lorsque les poursuites contre les officiers furent rapidement abandonnées. « La police a été appelée pour l’aider ! répétait sa mère. Il ne mettait personne en danger. Ils sont arrivés et à peine quelques minutes plus tard, Daniel était mort. » Il y eut des manifestations devant le commissariat, pour lui et d’autres, morts dans des circonstances semblables. La mère et la sœur de Daniel sont allées à New York pour des événements rassemblant les victimes de violence policière – de victimes à la peau toujours foncée.

C’était il y a deux ans. Ce diner en avril, dans le Fellowship Hall de l’eglise, commémorait la vie de Daniel, une tradition Native. Des photos de lui, sur une table, avec de fausses bougies (une bonne précaution dans notre eglise qui date de 1949 et brulerait rapidement en cas d’étincelle).

Une fois la nuit tombée, Marylin m’a guidée vers la pelouse qui entoure le bâtiment. « Viens, nous allons tous allumer des lanternes ! »

Ce que je ne savais pas, c’est que ces lanternes etaient des sortes de mini-montgolfières. Une fois le socle en bois et tissu enflammé, l’air chaud remplit l’intérieur de la construction en papier, qui ensuite  s’élève vers le ciel.
Voici exactement ce qui s’est passé dans mon esprit :


En une seconde, j’ai imaginé une lanterne s’échouant sur le toit de l’église, mettant le feu au vieux grenier, une autre percutant une ligne a haute-tension (tous les câbles sont a ciel ouvert, de poteaux en poteaux dans notre région), une troisième atterrissant sur l’autoroute voisine et provoquant un accident…

Tony, un des Elders de l’église, dont il est le gardien depuis toujours, et cousin éloigné de Daniel a croisé mon regard. Il était inquiet aussi. « Daniel et ses amis ont fait la fête ici il y a 20 ans… Ils ont mis le feu à ce sapin là (un immense sapin en contrebas, bordant le cimetière). J’ai essayé de l’éteindre mais le feu était trop haut dans les branches. Mon tuyau d’arrosage ne pouvait pas l’atteindre… »

Mon sang n’a fait qu’un tour et… j’ai vu les lanternes prendre doucement de l’altitude…  glisser vers le ciel qui ce soir là, le seul de la semaine, était sans nuage. J’en ai même allumé une avec Tony. 

Tony allume une des lanternes. Je suis censee l'aider mais je prends des photos....
C’était un spectacle d’une grande beauté.


J’ai souri à Marylin qui allait d’un groupe à l’autre, aidant les dernières lanternes a prendre leur envol. « J’ai vu ces lanternes lors de la célébration d’une autre victime à New York » m’a-t-elle dit. « Elles étaient blanches. Je voulais qu’elles soient bleues ce soir, c’est la couleur de Daniel… »




Wednesday, April 12, 2017

Les Indian tacos ont fait salle comble


Plusieurs paroissiens de la church of the Indian Fellowship font un delicieux fry bread, lequel sert de fondement à differentes couches d’ingredients, traditionnellement trouvés sur les tacos. Le fry bread devient alors un Indian tacos. 


C’est délicieux mais à consommer avec modération car le fry bread, comme son nom l’indique, est frit. Tout ça tient au corps et n’est pas exactement diététique. Les ventes d’Indian tacos sont une des ressources de la petite paroisse.


Les amis de l’église viennent avec leurs amis, c’est toujours l’occasion de retrouvailles sympathiques.

Notre amie Heather et sa petite fille originaire d'Ethiopie
Mais lors de notre dernière vente, début avril, il s’est passé quelque chose que nous n’avions pas prévu. Nous avons ouvert nos portes à 11h, les ventes devant durer jusqu'à 14h. Mais à midi et demi, nous avions tout vendu. Les employés des bureaux de la tribu Puyallup, qui ne sont pas loin, ont eu vent de notre vente. L’information a circulé mieux que jamais, grace à de nouveaux alliés de notre église parmi eux. Ils sont venus chercher des Indian tacos pour tous leurs collègues.



C’est prometteur – une nouvelle vente est prévue à la fin du mois d’avril. Mais c’est aussi un peu frustrant. Aucun des courageux bénévoles, dont je suis, n’ont pu en mettre de coté pour eux-mêmes… 

Monday, March 13, 2017

Reveal Party

Indian tacos et assiettes bleues ou roses...
Hier soir, Irvin et moi étions au milieu d'une famille amie de notre église, Church of the Indian Fellowship, des ballons bleus et roses autour de nous. Nous partagions des Indian tacos dans une ambiance chaleureuse, entourant la fille ainée de nos amis dont nous avions appris quelques temps auparavant qu’elle était enceinte. 

Le père de l’enfant et sa famille étaient aussi présents.  Une certaine excitation était palpable. Car ceci était une « reveal party » : une réunion au cours de laquelle le sexe de l’enfant allait être annoncé. « Est-ce que toi, tu sais ? » avons-nous demande au père – bientôt grand père.
« Non ! Je ne sais pas. Personne ne sait ! Même pas Alice (la future jeune mère).»

L’information, nous a-t-il expliqué, est communiquée directement par le gynécologue à ceux qui préparent un ballon spécial : plus gros que les autres et d’un violet profond. Le ballon est rempli de lanières de papier roses ou bleus selon la teneur de l’information reçue.

« Tout ce que nous voulons, c’est qu’Alice ait un bébé en bonne santé. Garçon ou fille, c’est secondaire… » Ce père de trois filles et un fils sourit avant d’ajouter « Bon, évidemment, je serais content que ce soit un garçon…»

Le moment de la révélation est arrivé. Les jeunes parents ont posé devant le ballon, seuls puis avec leur famille. 


Ensuite, le jeune père a fait éclater la chose et une pluie de papiers roses s’est éparpillée sur le jeune couple. Bouleversée, Alice s’est réfugiée dans les bras de son compagnon tandis que son petit frère se précipitait pour ramasser les confettis.


« J’étais sûre que c’était une fille, m’a-t-elle dit un peu plus tard. J’ai rêvé d’elle, je lui parlais, c’est comme si elle était déjà là… »
« Elle est déjà là » ai-je répondu. Pourtant Alice est si menue que sa grossesse ne se laisse pas encore deviner.

Ce bébé invisible et déjà si présent nous a fait du bien en cette fin de semaine marquée par le chagrin.


Monday, March 30, 2015

Bon Sang et Indian tacos

Que s’est-il passé cette semaine? Petit retour en arrière sur ces derniers jours. 

Biche du matin 
Dimanche dernier, en me rendant a UPPC pour les cultes du matin, je me suis trouvée nez à nez, ou presque, avec une biche. Elle marchait sur le trottoir, venant de bois proches. Elle a traversé derrière ma voiture. 

Cela arrive parfois de croiser ces animaux, coyotes ou biches, rappel de l’urbanisation récente de toute la région. Mais c’est toujours un moment de surprise et, depuis que je connais un peu l’univers Natif américain, j’y vois un signe de connivence du monde qui me réjouit.


Bon Sang n’est pas Français
Ce dimanche là, après le premier culte, chacun avait la possibilité de donner son sang, s’il le souhaitait. Je me porte toujours volontaire dans ces cas là. J’aime la solidarité que cela implique, sans parole, entre deux personnes qui ne se rencontreront jamais, l’une recevant de l’autre les globules dont elle a besoin. Et je suis du groupe O, donneur universel, qui n’est pas aussi répandu ici qu’en France. 

Je me suis donc présentée dans la grande salle claire de l’église, qui sert aussi de gym et de salle des fêtes. Tout au fond, des fauteuils avaient été installés. Mais je n’ai pas été autorisée à aller plus loin que le petit accueil improvisé. 

Eh oui, je suis française. Je vivais en France dans les années 80/90, à l’époque de la maladie de la vache folle. Il est impossible de détecter si se cache dans mon sang ce qui causerait un jour la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Donc mon offre de don a été courtoisement refusée.
L’infirmière, peu habituée à refuser des volontaires, cherchait à adoucir la décision de rejet. Elle m’a sourit.

«Vous voulez un biscuit ?»

Indian Tacos à vendre et à savourer
Une fois par trimestre, la church of the Indian fellowship, dont Irvin est le pasteur, organise une vente d’Indian tacos. Les fry bread sont une spécialité Native recherchée, peu diététique mais ô combien réconfortante que j’ai déjà eu l’occasion de décrire.


Nous avons eu beaucoup de monde vendredi, et j’étais ravie de voir des collègues et paroissiens de UPPC, l’eglise où je travaille, se joindre aux connaisseurs.

Le lendemain, samedi, la vente a continué. S’y est ajouté un buffalo stew, un ragout de viande de bison, que le fry bread accompagne. 

En général, je le fais au petit matin mais c’est un peu juste pour que tout soit bien cuit – le slow cooker, comme son nom l’indique, cuit lentement. Cette fois ci, j’ai tout préparé le soir et le ragout a mijoté toute la nuit. Plus facile pour moi, et le résultat était meilleur… 



Je remplace le bœuf par du bison dans une simple recette de beef stew. J’ajoute toutes sortes de légumes. La sauce est constituée de concentré de tomates, sauce soja, sauce  Worcestershire et vinaigre balsamique ou de Xerxès. On ajoute du bouillon de bœuf. Je fais le mien à la maison, a l’avance. C’est tout simple, mais ca prend trois jours ! Ensuite je congèle le bouillon par portions. Ca vaut le coup, le gout est plus complexe et profond.

Good bye Marc 
Depuis le mois de décembre, UPPC étudie l’Evangile selon Marc. Les sermons ont suivi les chapitres de l’évangile, nous avions des études bibliques le mercredi soir pour aller plus loin. 
Chaque semaine j’étais chargée d’écrire quelques paragraphes sur le chapitre où nous arrivions, suivis de questions. Incroyables comme ces quelques paragraphes ont pu demander de lectures, brouillons, et ratures… et c’est aussi devenu une joie – le moment où enfin je sentais que j’avais trouve un angle, une perspective nouvelle, qui devenait un texte tangible, écrit, terminé, inclus dans le bulletin.

Mais le voyage est sur le point de se conclure : la série se termine à Pâques. Soulagée et un peu triste, je viens de finir mon dernier texte, sur le chapitre 16 de l’évangile. Marc, dans sa version la plus ancienne, nous laisse avec les femmes bouleversées de leur rencontre avec l’ange de la résurrection. 

Nous entrons dans la Semaine Sainte. A suivre… 



Thursday, August 14, 2014

Vacation Bible School édition 2014


Une séquence biblique, interprétée par des volontaires, puis des jeux en plein air, suivis de la station «Imagination» (travaux manuels suivant le thème biblique), d’une séance vidéo témoignage,  le tout commencé et conclu dans le sanctuaire avec un message du Pasteur (qui s’est donné du mal pour suivre le thème du jour) des chants et une chorégraphie simple, c’est le programme des Vacation Bible School.
La Samaritaine pres de son puit
"Saul" en robe rouge devient un disciple de Jesus
Les enfants, qui sont rassemblés par équipes de 4 ou 5 avec un moniteur ou monitrice passent d’une «station» à l’autre, par tranches de 20 a 25 minutes.
"Nous sommes tous uniques" explique Irvin, exemple a l'appui

Irvin apprend aux enfants la choregraphie d'une des chansons
Cela se termine par un repas pris en commun, avant de ramener les enfants chez eux dans le minibus de l’église.
"Meme si je suis different, Jesus est avec moi!"
Les adolescents de l'eglise, hier participants, sont devenus les moniteurs cette annee


Le dejeuner, toujours un bon moment

Le tout se passe sur cinq jours. Ce sont des heures intenses de rires, moments chaleureux, prières et musique, qui laissent de bons souvenirs. Cette année, nous avons reçu tout le bénéfice d’une coopération entre églises, qui se sont passé les décors d’une semaine sur l’autre, et l’aide de trois volontaires venues d’une église voisine.

Et bien sur, cela implique aussi des enfants qui se disputent, se découragent, des volontaires fatigués aux nerfs a fleur de peau, des incompréhensions...




bref le quotidien d’heures vécues  ensemble dans le roulis d’une communauté qui fait de son mieux pour créer un univers d’où l’on aperçoit le Ciel, un espace habité par l’Esprit. Et qui y parvient. 



Saturday, August 9, 2014

Le sanctuaire dans la jungle

Une semaine pour les enfants, l’été. 
C’est une tradition que l’on retrouve dans beaucoup d’églises américaines, sous le sigle VBS, Vacation Bible School. 
Pendant une semaine, les enfants se retrouvent pour une semaine d’activités, artisanat, jeux, leçon biblique, recréation… C’est l’occasion de transformer l’église pour quelques jours, de donner l’impression qu’en y entrant, on est ailleurs !

Avant
Cette année, nous utilisons les décors utilisés par plusieurs autres églises qui avaient VBS avant nous. La difficulté était de trier et sélectionner ce qui convient à notre congrégation, un bâtiment nettement plus petit. Et chaud quand nous y avons travaillé ! VBS commence lundi à Indian Fellowship et nous n’avons que le temps de tout préparer.

Apres quelques heures de travail
(Nous avons ajoute des fleurs et lianes pour temperer l'aspect "fond des mers")

Les enfants sont en général bon public et j’espère qu’ils n’auront pas de mal à reconnaitre une chute d’eau au milieu du décor, et non des feuilles de cellophanes bleues. Nous avons inséré une guirlande de Noel sous le cellophane et quand on la branche, l’aspect aquatique est renforcé. Si, si !

Le curriculum que nous utilisons chaque année est créatif, et nous apprécions en particulier leur approche : inviter les enfants à vivre une expérience, plutôt de les concevoir en spectateurs passifs. 

Une année précédente, le thème de la leçon biblique suivait Moise et son peuple traversant la mer Rouge. 

En entrant dans la pièce, les enfants etaient accueillis par une «mer » qui s’ouvrait devant eux, en l’occurrence deux grandes bâches bleues manipulées par des volontaires, dans une forte odeur de poissons (quelques boites de sardines ouvertes à proximité) avec des embruns – les enfants etaient brumisés d’eau fraiche.

A leurs exclamations ravies, on devinait que les enfants vivaient une expérience qu’ils n’oublieraient pas de sitôt. 
Toute adulte que je sois, c’est un souvenir vivace, un petit peu d’Exode vécu sur la réserve Puyallup. 

Tuesday, August 5, 2014

Après la bénédiction

 Dimanche dernier, j’ai eu le plaisir de conduire le culte à la Church of the Indian Fellowship. Irvin était à Fort Worth (Texas) où il participait à la conférence multiculturelle presbytérienne. Dans ces cas là, je le remplace.
Au moment de conclure, je cite souvent les versets de l’epitre aux Philippiens (chapitre 4, v.5 a 8)

« Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur! Je le répète: réjouissez-vous!
Que votre douceur soit évidente pour tous. Le Seigneur est proche.
Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des requêtes, avec reconnaissance.
Et la paix de Dieu, qui dépasse toute compréhension, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. »

La bénédiction, toute simple, suit.
« Que la bénédiction de Dieu tout puissant,
Père, Fils et Saint Esprit,
soit toujours avec vous. »

Irvin, lui, aime citer le livre des Nombres (chapitre 6, v.25)
‘Que l'Eternel vous bénisse et vous garde!
Que l'Eternel fasse briller son visage sur vous et vous accorde sa grâce! 
Que l'Eternel se tourne vers vous et vous donne la paix!’

Il ajoute parfois ces paroles venues de la tribu Cherokee :

« Que les vents chauds du ciel soufflent doucement sur vous
Et que le Créateur fasse naitre le soleil dans votre cœur »

Une fois la bénédiction prononcée, je marche rapidement dans l’allée centrale vers la porte de l’eglise, tandis que l’assemblée chante le spontanée final.

La première fois que j’ai vu un pasteur agir ainsi, c’était peu de temps après mon arrivée aux Etats Unis. J’avais rejoint ce dimanche matin là l’eglise presbytérienne proche du campus du séminaire de Dubuque (Iowa). J’avais été stupéfaite de voir le pasteur quitter ainsi le pupitre. «Il s’en va déjà ?».

En fait, la plupart des pasteurs ici font de même. Ils ne s’en vont pas mais ils se dirigent vers la porte pour etre sûrs de serrer la main de chacun des paroissiens avant que ceux-ci ne partent ou aillent prendre un café dans le fellowship hall attenant.

«C’est un moment intense  et très concentré d’interaction» écrit Martin Copenhaver[1], décrivant ce temps pendant lequel ses paroissiens partagent ce qui arrive dans leur vie, ou réagissent à son sermon, avec appréciation, parfois perplexité, rarement avec un sarcasme.

Il se souvient pourtant que peu de temps après son ordination, un paroissien lui dit en souriant «Vous savez, Martin, chacun de vos sermons est meilleur que celui qui va suivre». «Le temps que je réalise ce qu’il m’avait vraiment dit, commente l’auteur avec un amusement rétrospectif, il devait avoir rejoint sa voiture !»

Lorsque j’étais en France, à la fin du culte, je rassemblais mes papiers. Certains paroissiens venaient à ma rencontre et nous parlions. D’autres se dispersaient en bavardant. C’était plus naturel.

D’un autre coté, j’apprécie d’avoir ainsi la possibilité de saluer chacune des personnes qui s’est donné la peine de venir, que je la connaisse depuis des années ou qu’elle vienne pour la première fois. Ils m’ont écouté pendant plus d’une heure. C’est mon tour de les entendre – et c’est un plaisir.

Amis français, vous êtes prévenus. Si le pasteur américain se dirige rapidement vers la sortie, ce n’est pas pour fuir l’assemblée ou assouvir un besoin pressant. Non, il veut etre sûr qu’il pourra vous serrer la main.
Vous avez entendu sa bénédiction.
Maintenant c’est à son tour de recevoir la vôtre.


Irvin a la porte de la Church of the Indian Fellowship



[1] This Odd and Wondrous Calling, Eedermans Publishing, Grand Rapids, Michigan/Cambridge UK, 2009, p.11

Saturday, January 4, 2014

Deux Noël en décembre avec Juliette

Travailler dans une église, tout en étant un membre actif (et la femme du pasteur) dans une autre congrégation, ça peut etre faire beaucoup, surtout au milieu des activités qui précèdent Noel : je suis passée de ventes de fry bread et artisanat à Indian Fellowship aux évènements annuels de UPPC. 

Physiquement, c’était épuisant, mais j’ai été récompensée par les rencontres et les découvertes qui ont accompagné ces journées si pleines.

Le 14 décembre, j’ai ainsi participé pour la première fois à la journée de Community Christmas à UPPC. 
Ce samedi là, de nombreuses familles en difficulté ont été accueillies à l’eglise. Les enfants étaient invités à se lancer dans la fabrication d'un cadeau artisanal pour leurs parents sous la direction de monitrices, tandis qu’ à l’étage du dessus, les parents choisissaient des cadeaux de Noël pour leur progéniture  ainsi qu’un choix de mets festifs. 

Je faisais partie de ceux qui accompagnaient les parents et ces rencontres impromptues et joyeuses ont été des moments chaleureux de partage. Sur la photo ci-dessous, je suis en bleu, au milieu de volontaires. Plutôt que de porter un bonnet rouge et blanc façon Père Noel dont je suspectais qu’il me tiendrait trop chaud, j’ai choisi une imitation (très stylisée) de bois tels qu’on en trouve sur la tête des  rênes  - allusion à ceux qui tirent le traineau du Père Noel.  

Pendant ce temps,  à Indian Fellowship, où la vente de fry bread et d’artisanat battait son plein, Juliette, une amie française de passage apprenait avec succès à manipuler la pate et a la déposer avec dextérité dans l’huile bouillante sous la direction d’Irvin. 

Je n’avais jamais rencontré Juliette auparavant : elle est la petite-fille de Marcel, le permanent de ma toute première eglise en France, le Centre Protestant de Rencontre. Quand j’y étais, Juliette devait avoir 4 ou 5 ans… Elle est a présent une étudiante en 6ème  année de médecine qui a visité les USA pendant deux mois. Nous avons sympathisé à grande vitesse pendant ce weekend épique.

Nous nous sommes retrouvées le soir, épuisées et les pieds douloureux, à nous raconter nos journées respectives. Un Noel Presbytérien à l’américaine, ça ne s’invente pas.