Découper un filet de bison cru à 7 heures du matin n’est pas forcément mon activité préférée au saut du lit… mais certains dimanches, comme hier, la journée commence ainsi. Loin de moi de me prendre pour une Dakota (Sioux) près de son tipi : le bison sort de sa barquette sous vide, je l’ai trouvé au supermarché du coin.
La viande est rouge sombre et plus ferme que du bœuf. C’est une viande maigre qui a un succès croissant sur tout le continent américain. Les cubes de bison vont rejoindre le « slow cooker », une cocotte en céramique contenue dans un châssis de métal, qui va le chauffer quand on le branche. Le bison et les légumes qui l’accompagnent vont mijoter pendant 8 à 10 heures sans que j’aie besoin d’y toucher et en fin d’après midi, un « stew » (ragoût) sera prêt à servir… Très pratique pour un dimanche frisquet occupé, qui se termine par notre soirée cinéma mensuelle à l’eglise.
Cette soirée cinéma commence à 18h par un diner pris en commun, où chacun apporte quelque chose – on appelle ça un « potluck » ici – pour ma part, j’apporte le stew. Le slow cooker se transporte facilement dans une voiture, gardant la chaleur de son contenu sous son couvercle de verre maintenu par des élastiques.
Dans l’histoire du cinéma américain, les Natifs ont d’abord été « les méchants » de l’histoire – peu de Natifs apprécient John Wayne, je dois dire…. Les années passant, l’intérêt pour la culture Native a grandi, et les films les incluant les ont dépeint plus positivement. Un effort pour trouver des acteurs Natifs (et non systématiquement Mexicains ou méditerranéens) pour des rôles de Natifs a aussi eu lieu. Mais le personnage principal de ces films restait souvent un « Blanc » et l’histoire pivotait autour de lui, montrant sa transformation au contact du contexte et des personnages Natifs. C’est le cas de « Danse avec les Loups » par exemple.
Une nouvelle génération d’auteurs, de cinéastes et d’acteurs Natifs a émergé depuis une quinzaine d’années et a fait évoluer cette situation. Bien sûr, il y a eu « Smoke Signals », sorti en salles en France sous le titre « Phoenix, Arizona » très populaire dans le monde Natif tant il décrit avec clarté les douleurs et la vie sans illusion mais pleine d’humour et d’énergie des réserves. D’autres films sont furtivement sortis en salles, ou directement en DVD. Ce sont souvent de très bons films !
Hier soir, nous avons vu "Turquoise Rose", l’histoire d’une jeune photographe qui vit a Phoenix, et revient s’occuper de sa grand-mère sur la réserve Navajo, au nord de l’Arizona. Le film montre comment Turquoise (c’est son nom) prend soin de sa grand-mère, s’occupe de ses moutons (les Navajos sont des bergers), apprend à filer la laine et a faire du fry bread, et en retrouvant ses racines, elle trouve aussi son propre chemin. Le film a été écrit et réalisé par Holt Hamilton, un jeune cinéaste venu vivre sur la réserve Navajo pour se faire conseiller par des gens du lieu. Il a choisi des acteurs Navajos encore inconnus.
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