Saturday, January 28, 2012

Je reconnais les symptômes


La formation s’est achevée hier vendredi. J’ai reçu le certificate of completion, attestant de ma participation. Retour à l’aéroport d’Atlanta, où les couloirs interminables sont aussi l’occasion de découvrir des œuvres d’art – ici le travail de jeunes sculpteurs du Zimbabwe.
 Cinq heures de vol plus tard, dont trois soustraites par le décalage horaires avec la cote Ouest, et je retrouvais le sol froid de Tacoma. La neige est presque fondue. J’ai retrouve Irvin et certaines chiennes bondissantes.
 C’était aussi un plaisir que de retrouver mon lit… Mais ce matin, à la difficulté de commencer la journée, j’ai reconnu les symptômes. La gravité qui rend tout mouvement accablant, l’impression que même mes bras sont trop lourds à porter, le jet-lag m’a frappée de plein fouet. Trois petites heures de décalage, moi qui suis habituée à neuf heures entre la France et Seattle, et je suis rompue de lassitude ? Apparemment, oui.
 
Demain matin dimanche, je suis de prédication à notre eglise. J’ai écrit le premier jet du sermon dans l’avion de retour. Comme j’ai bien fait.

Wednesday, January 25, 2012

L’interim pastoral dans la Bible.

De qui un Pasteur intérimaire peut-il s’inspirer dans la Bible? Les auteurs qui ont écrit sur le sujet mentionnent souvent Moïse, qui se vit chargé de conduire une communauté en plein déménagement – dans tous les sens du terme. Le parrallèle insiste sur la fin de mission du prophète, qui aperçoit la terre promise sans y accéder. Le Pasteur intérimaire prépare le venue du nouveau Pasteur et s’éclipse avant son arrivée.

“Nous trouvons aussi un modèle dans le Nouveau Testament” remarquait un participant. Jesus donne des instructions à ses disciples puis les laisse en charge du Royaume jusqu’à son retour. Cela nous rappelle la perspective escatologique. Ces derniers 21 siecles sont une longue periode transitoire – nous faisons de notre mieux en attendant le retour du Seigneur. Un rappel du provisoire au milieu de la permanence des siècles…

Les bergers temporaires

De la tempête de glace au soleil de Géorgie… Me voici près d’Atlanta, en Géorgie, où je suis une formation de 5 jours sur les pasteurs interimaires. Dans l’église Presbytérienne, ces “interim pastors” font la transition entre deux pasteurs ‘installés’, ce qui permet à une congrégation en conflit de cicatriser – ou lui donne le temps de se remettre du départ d’un Pasteur bien-aimé.

Le Calvin Center où cette formation a lieu est situé à une quarantaine de kilomêtres d’Atlanta, sous les arbres et à proximité d’un petit lac. Ce centre de conference est aussi un lieu de camping et de retraite pour les églises des environs.

La nourriture y est étonnament raffinée, grace au Chef Brian, originaire de Nouvelle Zélande. Il travaillait dans un restaurant d’Atlanta avant d’être engagé par le Calvin Center, et il s’applique à regaler les invités de plats gourmets. 

Après une journée de bruine (où je me suis vu reprocher d’avoir amené avec moi le climat de Seattle) le soleil est revenu, accompagné d’une douce chaleur printanière.

Entre divers séances de formation, que faire de mieux que se promener autour du lac? Les écureuils sont nombreux. Les biches sont présentes aussi mais nettement plus timides. J’ajouterai des photos à mon retour – je me sers d’un ordinateur collectif pour le moment. (voila qui est fait)

Friday, January 20, 2012

Pluie de glace


Chaque tempête est unique et a sa façon bien à elle de transformer le quotidien de ceux qui se trouvent sur son passage. Nous étions habitués aux bourrasques et aux pluies violentes. Cette fois ci, la vraie perturbation est arrivée silencieusement, discrètement après la neige.

Pendant douze heures de suite, malgré les basses températures, au lieu de flocons, nous avons vu une petite pluie fine – une pluie verglaçante qui a tout recouvert d’une pellicule de glace. La glace, c’est lourd… Les branches des arbres ont commencé par s’incliner, puis se sont cassées, entrainant avec elles les câbles et lignes téléphoniques le long des routes.

Au matin du 19, nous n’avions à nouveau plus de courant. Nous n’étions pas seuls : la radio nous a appris que plus de 250 000 foyers etaient dans le noir. Des équipes de techniciens etaient appelées de Californie et d’Oregon. Les routes, glacées, etaient impraticables. Et il commençait a faire frais dans la maison. Les chiennes etaient intéressées par l’évolution des choses : plus de pattes s’enfonçant dans la neige. Elles pouvaient marcher sur la surface lisse de la neige, à présent recouverte de glace.


Tandis que le climat s’adoucissait progressivement le lendemain, nous sommes allés en début d’après midi au ravitaillement – et nous avions aussi envie de boire quelque chose de chaud ! Il faisait alors 57 dans le salon (14C). La neige sur la route s’était transformée en «slush», un mélange de neige fondue et de boue. L’occasion de constater que tout notre quartier était dans le noir. Même les grandes surfaces comme Walmart ou Target étaient fermés – c’est rare, ils sont ouverts jour et nuit toute la semaine et sont pourvus de générateurs. Les feux du carrefour ne marchaient pas. Apres quelques miles d’embouteillage, nous avons trouve un Starbucks ouvert (et très plein). Ah, le réconfort d’un Tall hot chocolate !


En fin d’après-midi, la lumière est revenue. Le téléphone est toujours coupé, mais comme nous avons nos portables et internet, ce n’est pas un problème. Pauvre Irvin… il aura passé sa journée d’anniversaire dans la demi-obscurité à l’ombre des stalactites.

au matin....
apres-midi: la branche s'est cassee sous le poids de la glace

Wednesday, January 18, 2012

13 centimètres et demi

Annoncée comme la tempête de neige la plus intense que le Pacific Northwest ait connu depuis ces 10 dernières années, la tourmente qui a atteint notre région dans la nuit a tenu ses promesses. Nous nous sommes réveillés sous 4 pouces et demi de neige (soit 13,5 cm, d’après mon double décimètre).


Les écoles avaient décidé de garder porte close. Bureaux, cabinets médicaux, magasins ont souvent fait le même choix. Les chaines de TV locales ont changé leurs programmes et ont montré des bulletins d’actualités toute la journée à la place de leurs programmes habituels.


Les enfants de notre impasse ont fait des bonshommes et des batailles de boules de neige. Quant aux chiennes, elles sont restées perplexes devant ce phénomène. La fraicheur de la neige leur plait, mais pour la première fois, elles se sont enfoncées dans la neige de toute la longueur de leurs pattes. Elles etaient intriguées et ont parcouru le jardin lentement, avec des mouvements malaisés.


Dans la soirée, j’ai aperçu un bref éclair vert dans le ciel et la maison – et tout le quartier – ont été plongés dans l’obscurité. Nous sommes rompus aux brusques coupures de courant qui surviennent de temps à autres [1] – mais c’est toujours un sursaut et l’arrêt brutal de la routine du moment. Nous dépendons de l’électricité pour tant de choses. La profondeur du silence est insolite. Nous allumons toutes les bougies à notre disposition. Et des lampes de poches. Nous écoutons la radio. Cette fois ci, ca n’a pas été très long : deux heures plus tard, la lumière est revenue. Ça tombait bien : ainsi Irvin n’a pas passé les dernières heures de sa cinquantième année dans le noir. Demain, c’est son anniversaire.


 
[1] Voir “Variations climatiques sur la colline” 2 novembre 2010

Tuesday, January 17, 2012

Des pouces de neige en chemin

«Une énorme tempête de neige» dit la météo. Bien sur, notre région au climat tempéré a tendance à paniquer des que les flocons se montrent. Parfois l’hiver en est totalement absent. Ce ne sera pas le cas cette année. Il a neigé abondamment depuis dimanche – nous avons même dû annuler le service dimanche.


Mais on nous promet que la dépression qui arrive par la cote Pacifique va battre des records : 4 à 14 pouces de neige devraient nous tomber dessus demain mercredi. Un pouce correspond à 2,5 cm. Voilà qui va réjouir certaines chiennes qui aiment gambader dans la neige fraiche… A suivre.

Mariage express

Une voix de femme, inquiète, au téléphone qui demande à parler au pasteur. C’était tôt ce matin. Notre numéro est aussi celui de l’église. J’ai craint le pire (je crains toujours le pire) mais heureusement, l’agitation perceptible de mon interlocutrice n’était pas due à un drame. «Il faut que je me marie aujourd’hui ! Est-ce que le pasteur peut nous marier ?» C’était délicat. En général, Irvin a des séances de premarital counseling avec les fiancés avant la cérémonie. Mais il lui arrive aussi de marier des Natifs, parfois de passage, pas toujours croyants, pour lesquels il est important d’etre unis par un des leurs – et ainsi peut se créer un point d’ancrage avec la foi chrétienne. Contrairement à ce qui se passe en France, les mariages célébrés par les autorités religieuses ont aussi force légale. 
 En ce jour enneigé, la conjonction d’une licence de mariage prête à expirer, des parents et témoins tous réunis, combinée de l’absence (à cause du temps?) du magistrat de la tribu Puyallup qui aurait pu officier aboutit à la suggestion de nous appeler. Mais l’accès à notre eglise était rendu périlleux par le verglas… C’est ainsi que toute la famille s’est retrouvée deux heures plus tard dans notre salon, autour de la mariée - une truculente femme tatouée, une force de la nature qui dominait les présents d’une bonne tête - et son fiancé.



La liturgie utilisée par Irvin, simple et touchante, a ému l’assemblée et j’ai passé des kleenex à la mère et aux amies de la mariée. «C’était vraiment bien. Dommage que je ne vous ai pas connu avant que je me marie», a regretté un des témoins. J’ai aimé la recommandation d’être unis tout en restant pleinement soi. «Soyez ensemble, tout en respectant l’espace sacré qui existe entre vous» (Be together and yet respect the sacred places between you. You are not alike. Celebrate your individuality. Be one in purpose, yet two persons.)


La bénédiction est poétique et inspirante :


Maintenant pour vous deux le vent du Nord ne souffle pas – vous êtes le refuge d’un de l’autre.
Maintenant pour vous deux, il n’y a plus de faim – chacun apporte ce dont l’autre a besoin.
Maintenant pour vous, l’obscurité n’existe plus – vous avez appris avoir avec votre cœur.
Maintenant, pour vous deux, la solitude a disparu – deux sont devenus un.

Now for you the North wind does not blow;

You are shelter to one another.

Now for you there is no hunger;

Each brings what the other needs.

Now for you there is no darkness;

You have learned to see with the heart.

Now for you there is no loneliness;

Two have become one.

Les mariés et leurs familles sont repartis sous les flocons.

Monday, January 16, 2012

L’expatriée a des racines

Younis, le petit cousin dont j’ai eu l’occasion de parler  va sur ses quatre ans et depuis la veille de Noel, il a un petit frère, Adam. Samedi dernier, nous étions invités par ses parents pour célébrer son arrivée.


Shawn
Chaque fois que j’ai l’occasion d’être en contact avec ma famille américaine, divers effets secondaires se produisent : gaieté durable, stimulation intellectuelle, et papilles gustatives comblées.

Ma cousine Danielle et son mari Imad ont fait des enfants délicieux et chaque fois que je les vois, le bonheur qui les environne est agréablement contagieux.
Ma cousine Shawn parle trois langues et elle voyage de par le monde, partie prenante de ce mouvement qui accorde des «micro-financements » et des bourses d’études, permettant à leurs bénéficiaires de réaliser leurs rêves et transformer leur vie.

Marisol et Adam
Samedi soir, j’ai aussi bavardé avec leur cousine Marisol, médecin en train de se spécialiser pour devenir psychiatre à Portland. Un superbe gateau portait l’inscription «Adam, Welcome to our World!»
En Septembre dernier, famille et amis étaient nombreux pour célébrer le 75ème anniversaire de mon oncle Jean-Loup dans un restaurant français de Seattle. L’ambiance était chaleureuse – c’était aussi l’occasion de bavarder avec mon cousin Marc, Hannah sa femme, et leurs deux enfants, Sébastien et Olivia qui grandissent si vite. Ils vivent à Los Angeles, ou vit aussi ma tante Marion, la mère de Marc. 

Danielle et Shawn avaient concocté un jeu de questions/réponses sur leur père, ses gouts, ses aversions, ses voyages, avec des prix cocasses aux invités ayant le plus de bonnes réponses. Ce fut l’occasion de découvertes sur mon oncle – et sur le monde qui nous environne. Je ne savais pas qu’il existait du chewing-gum aromatisé au foie gras, par exemple… (je n’ai pas gouté).

Je suis une expatriée qui a beaucoup de chance…

[1] “Younis a un an”, 7 Février 2009

Saturday, January 14, 2012

Ce corbeau est un renard

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Les traditions Natives, de tribus en tribus, ont souvent donné un rôle proéminent au corbeau, qu’on l’appelle crow ou raven, ou qu’on le surnomme trickster (celui qui joue des tours). Ils avaient repéré son extraordinaire intelligence.


Irvin et moi avons regarde un documentaire montrant deux équipes de scientifiques, une dans notre région, l’autre au Japon. Leurs recherches sur les corbeaux sont étonnantes.


Nous avons appris que les corbeaux ont une riche vie de famille. Les jeunes adultes des précédentes nichées aident les parents à élever les oisillons fraichement éclos. Ils communiquent par des séries de petits claquements presque mélodieux – le croassement sonore que nous connaissons est un cri d’avertissement.
Leur niveau d’intelligence (qui leur donne l’idée par exemple, d’utiliser des séries d’outil pour accéder a leur but - une tige pour attraper un petit bâton d’une longueur suffisante pour atteindre un morceau de nourriture) les place à égalité avec les simiens.


En d’autres termes, selon la science moderne, le dialogue imaginé par la Fontaine aurait peut-être dû se terminer à l’avantage du volatile…


Le lien ci-dessous permet d’accéder au documentaire, que l’on peut voir intégralement en ligne.


http://video.pbs.org/video/1621910826

Mount Rainier s'éveille

Cette photo a été prise au petit matin mercredi dernier par Christie Galan. Christie travaille à l’église où j’ai fait mon stage l’an dernier à Puyallup et nous sommes «facebook friends». Quand elle ne prend pas des photos sublimes avec son téléphone portable, Christie est l’office manager (autrement dit la cheville ouvrière) de la congrégation, et je sais que je ne pourrai m’empêcher de comparer toute personne avec laquelle je serai amener à travailler avec son efficacité. Le Mont Rainier se montre toujours aussi photogénique - quand il se montre, entre deux nuages - et après avoir vécu dix ans dans sa proximité, je ne me lasse pas…
(N'hésitez pas à cliquer sur la photo pour la voir en taille réelle).

Thursday, January 12, 2012

Trois chapelains et un coyote


Une interview avec un aumônier est une étrange affaire…
Même si la parenté avec un entretien d’embauche est évidente – il s’agit après tout d’être engagé pour un stage rémunéré d’un an, la très convoitée residency qui commence en septembre – la conversation ressemble aussi au dialogue qu’on pourrait avoir avec un thérapeute. Le chapelain essaie de déterminer le regard que vous portez sur vous-même. Vous connaissez-vous bien, êtes-vous aussi capable et désireux d’en savoir plus ? Quand on entre dans une chambre d’hôpital pour parler à un patient, il est essentiel d’être conscient de ses propres bagages et de ses motivations profondes.

Lundi après-midi, j’ai ainsi conversé longuement avec les trois aumôniers de l’hôpital Saint Joseph à Tacoma. Trois interviews successives plus tard, tandis que, légèrement désorientée, je marchais vers ma voiture sur la colline de Tacoma, l’euphorie n’était pas loin. L’atmosphère avait été détendue et chaleureuse, je m’étais sentie appréciée…

Je sentais un optimisme prudent se profiler dans mon mental déshydraté d’avoir tant parlé. Jusqu'à ce que j’apprenne que seulement trois ou quatre personnes seraient sélectionnées, et que les étudiants déjà en stage à St Joseph seraient choisis en priorité.


En d’autres termes, ce n’est pas acquis d’avance. Ceci dit, je me garde de tout défaitisme anticipé. Mardi matin à l’aube, un coyote a traversé la route devant ma voiture. Un bel animal que je n’ai pas eu le temps de photographier, mais qui ressemblait à la photo ci-dessous. Il s’est retourné plusieurs fois vers moi avant de disparaitre dans les sous-bois, perplexe semblait-il. («ciel, un humain !») Irvin a souri quand je lui ai raconté la chose. Les Natifs ont un grand respect pour les coyotes. «C’est bon signe» m’a-t-il dit. Réponse en février.

Friday, January 6, 2012

N400

C’est le moment. N400 et moi nous sommes côtoyés depuis plusieurs années déjà. Année après année, je fais des promesses… C’est le moment de relever le défi.
 N400 est le nom du formulaire à remplir pour demander la nationalité américaine. Depuis 1999, année de mon arrivée aux USA, je suis une alien, terme officiel dont la résonnance galactique ne peut que me séduire.
 D’abord j’étais une alien étudiante, puis après mon mariage une alien dotée d’une green card, ce petit rectangle de plastique blanc fascinant : on y discerne des hologrammes insérés dans sa surface quand on le met sous une lampe. J’ai dû attendre plus de deux ans pour l’obtenir – la carte a été perdue par la poste, j’ai du recommencer le processus… Elle est valide jusqu’en 2016 mais il est temps de sauter le pas. 2012 sera mon année américaine.


Les raisons ne manquent pas : j’ai l’intention de continuer à vivre dans ce pays or je peux perdre ma carte verte si je séjourne en France trop longtemps ; les lois gouvernant les étrangers peuvent devenir plus restrictives. Ceci dit, ce qui me motive le plus, ce sont les élections présidentielles qui arrivent. Je veux pouvoir voter. Certains candidats m’effraient.


Donc j’ai téléchargé N400 et commencé à remplir les cases blanches. Certaines questions sont complexes. Combien de jours ai-je passé à l’étranger depuis que j’ai eu ma carte verte ? Je dois mentionner les dates de départ et de retour de chacun de ces voyages et cela depuis…2003 !


De quelles associations, sociétés et clubs fais-je partie ? Bon, ce n’est pas dur, pour le moment, la Presbyterian Church et Toastmaster International. Pas trop subversif, d’autant qu’a la ligne du dessous, je nie appartenir au parti communiste, à un parti totalitaire ou à une organisation terroriste.


Je nie aussi être une prostituée, une ivrogne, et aussi avoir jamais travaillé ou m’être jamais associée avec «le parti Nazi, ou toute unité militaire ou paramilitaire, camp de concentration ou d’extermination, camp de travail ou de transit». Je n’ai jamais eu plus d’un mari à la fois. Je n’ai jamais commis de crimes – même de crimes pour lesquels je n’aurais pas été poursuivie. Je peux, en toute conscience, répondre «non» à chacune de ces questions (je n’en invente aucune). Je devrais donc avoir la moralité requise.


Je vais aussi devoir montrer, examen a l’appui, que j’ai une connaissance suffisante de la constitution des Etats Unis. Et si tout va bien, dans quelques mois, je prêterai serment d’allégeance à la bannière étoilée sans sourciller… et sans pour autant me départir de ma nationalité française. De par une convention entre nos deux pays, la double-nationalité est possible.
 2012 commence bien.

Sunday, January 1, 2012

2012 – Resolution Day!

 
Ma première résolution en cette toute nouvelle année 2012 est de… renouer avec mon blog. Mon dernier message datait, me semblait-il, d’une semaine ou deux. Quoi, trois mois ont passé ??? Où donc a disparu l’automne 2011 ?

En tout cas 2012 est là, et devant moi l’immense perplexité d’un avenir qui peut emprunter tant de formes différentes. Le 2 novembre, le comité de préparation au Ministère m’a certifiée «prête à être ordonnée». Ce qui signifie que j’ai accompli les différentes étapes nécessaires pour devenir pasteur, du diplôme de théologie (dans mon cas, une maîtrise de l’Institut protestant de théologie de Paris et un Master of Art in Religion du Presbyterian seminary de Dubuque, assortiment éclectique) aux stages dans une église, l’an dernier à la First Presbyterian church de Puyallup, puis en tant qu’aumônier (chaplain) dans un hôpital, cet été. Sans oublier la psychological evaluation, où on m’a appris sans ménagement que j’étais une extravertie, moi qui suis une introvertie typique. Et bien sur les «ordination exams».


Bref, je suis estampillée prête. Mais l’ordination elle-même ne peut intervenir que lorsque j’aurai un «call», une offre d’emploi donc, provenant soit d’une église, soit d’un hôpital, si je choisis de devenir aumônier. Je me sens partagée entre ces deux chemins possibles, attirée par ces deux vocations. Ce qui est finalement une bonne chose : les options dans la région de Tacoma ne sont pas infinies, il est judicieux de se préparer pour l’un et pour l’autre.


Ce qui signifie, coté pasteur, que je vais accomplir un «training» d’une semaine, qui me préparera à être «interim pastor». Quand un pasteur quitte une eglise presbytérienne, que ce soit à l’issue d’un conflit ou non, cette église ne peut engager un nouveau pasteur immédiatement. Un pasteur intérimaire vient pour un an ou deux, assurant la transition et aidant, si nécessaire, à résoudre les conflits. Les congrégations des environs sont toutes pourvues d’un pasteur pour le moment. Mais un jour ou l’autre, elles auront besoin d’un interim pastor.


Et coté «aumônier», j’ai présenté ma candidature pour une residency, un stage d’un an rémunéré, qui me permettrait de compléter ma formation pour devenir chaplain à part entière. Cette residency ne commencerait pas avant septembre. J’ai une interview dans une semaine. Les places sont chères…


Bref, plutôt que l’embarras du choix, j’ai la crainte de voir les portes se fermer devant moi des deux cotés, tandis que la situation précaire de notre église, qui grandit mais reste vulnérable, se combine avec les déchirements de l’eglise presbytérienne, au bord du schisme (j’aurai l’occasion d’en parler). L’occasion de garder à l’esprit, plus que jamais, que nous sommes dans les mains du Seigneur et que c’est Lui finalement qui ouvre les portes et conduit vers les directions nouvelles…

A suivre... En attendant, bonne année à tous!