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Sunday, January 14, 2018

Quelqu’un doit être viré pour ce coup-là !


Exclamation d’une amie qui a grandi à Hawaii et y passe deux mois tous les ans, de janvier à mars. Elle se promenait sur une plage de Maui hier matin quand elle a recu le message d’alerte au sujet d’un missile en route pour l’archipel sur son téléphone portable. « Ce n’est pas un exercice » disait le message, tout en recommandant à chacun de se mettre à l’abri.

A mi-chemin dans l’océan Pacifique entre la péninsule Coréenne et le continent américain, Hawaii vit depuis des mois dans la crainte d’un missile. La panique a été instantanée. Rétrospectivement, chacun s’interroge. Pourquoi a-t-il fallu 39 minutes pour faire savoir que c’était une fausse alerte, une erreur humaine ? 

Reuters
 « Nous sommes sains et saufs mais quelle expérience !!! » a commenté Karen sur Facebook. « Des familles qui attrapent leurs enfants et quittant la plage en courant, des voitures qui n’obéissent plus à la signalisation, des bureaux et des magasins qui ferment ou disent à leurs employés de ne pas venir travailler… »  

Dans nos journaux locaux disponibles en ligne, des mères de famille encore sous le coup de l’émotion racontent les longues minutes passées le plus loin possible des fenêtres donc dans leur salle de bains, avec leurs enfants et le chien, tentant d’expliquer la situation sans mentir mais sans affoler. « Quand deux pays ne s’entendent pas… »

Anthony Quintano/Civil Beat/AP
Le président faisait un parcours de golf en Floride au moment de l’alerte. On lui a reproché de continuer à jouer. Mais a-t-il été prévenu de la fausse alerte au moment ou elle s’est produite ? s’interrogent les journalistes. Après tout, aucun missile n’était en route. 

Bien sûr, des facétieux sur twitter ont tiré leurs propres conclusions. « Heureusement qu’il jouait au golf… s’il avait regardé Fox News lui disant de riposter à l’attaque de missiles, on aurait peut-être la troisième guerre mondiale sur les bras… » 

Saturday, December 30, 2017

La planète Mars peut aller se rhabiller !

Dessin de Sandra Boynton 
Il fait froid dans le nord du continent américain. Plus froid que jamais... les températures dégringolent, Celsius et Fahrenheit tombent d'accord pour convenir que c'est du glacial à faire ressusciter les mammouths laineux. 

Newsweek révèle dans la foulée[1] que la planète Mars est plus tiède que certaines régions du continent Nord-Américain. Il fait -23C sur les endroits les plus chauds de Mars. Montréal a atteint des températures plus basses ces jours-ci. En ce moment, l’état du Minnesota est au coude a coude avec Mars. Dans un parc de Minneapolis, la chute d’eau Minnehaha, d’une hauteur de 30 mètres environ, a même gelé de tout son long, comme le montre cette photo insolite. Oui, on se sent un peu sur une autre planète….
 
Credit Eric J. Magnusson 
Et nous, du côté de Seattle ? Nous avons eu quelques jours un peu froids, de la neige pour Noel. Tout cela a évolué à la façon habituelle : légère hausse des températures, les bonhommes de neige deviennent squelettiques, la pluie arrive et s'installe pour la semaine. On ne va pas se plaindre de ne pas joindre les records de froid interstellaires, nous savons que ces températures extrêmes mettent les plus démunis à rude épreuve. Mais quelque part, l'enfant en nous aimerait faire partie de ce qui sort de l’ordinaire…

Pour se réchauffer facilement, les tweets de l'occupant de la Maison Blanche (en vacances en Floride pour le moment) font merveille. La moutarde monte vite au nez, un appendice vulnérable au gel si on ne le couvre pas. Ainsi, Donald ironise sur ce grand froid, qui contredit, selon lui, le réchauffement du climat qu'il a toujours nié. 

In the East, it could be the COLDEST New Year’s Eve on record. Perhaps we could use a little bit of that good old Global Warming that our Country, but not other countries, was going to pay TRILLIONS OF DOLLARS to protect against. Bundle up!

Prétendre que le réchauffement climatique n'existe pas parce que, là où nous sommes, il fait froid, c'est un peu comme sortir de table, rassasié, et décider que la faim dans le monde est un mythe. 

D'ailleurs, le sait-il, ou prétend-il l’ignorer ? Ce réchauffement général, en grande partie causé par l'homme, provoque des étés étouffants et des hivers glacés - nous ne sortons pas des symptômes décrits pas les scientifiques. Et l’argent qu’il prétend économiser en sortant du traité de Paris n’a jamais été exigé des USA, le traité prévoyant que chaque état fixe sa propre contribution librement.

Hélas, le microclimat du côté du bureau ovale reste égal à lui-même : pluies de suffisance, blizzard pour dissimuler les vraies intentions, tout le pays avance sur des routes verglacées…

Là-bas plus qu'ailleurs : vivement le printemps...

Credit Huffington Post 

Monday, August 28, 2017

« Beaucoup de gens souffrent là-bas »

Aujourd’hui, 28 aout, est l’anniversaire du célèbre discours de Martin Luther King à Washington DC, celui où il déclara : « I have a dream… »


Ce rêve de voir chacun apprécié pour « le contenu de son caractère » plutôt que « la couleur de sa peau » n’est pas encore réalisé et n’a jamais paru si lointain. Le discours a été prononcée il y a 54 ans.
 
Credit Adelle M. Banks
Environ 3000 pasteurs de dénominations diverses, prêtres et Sœurs, leaders Sikhs, rabbins, Imams, religieux se sont retrouvés en ce jour anniversaire à Washington DC pour dénoncer le climat du pays, le racisme qui se dévoile, encouragé au plus haut niveau. « L’âme de notre nation et l’intégrité de notre foi sont en péril » commenta un des leaders, le Rev. Jim Wallis. 

Ce nombre est encourageant : le mouvement s’était intitulé «1000 ministers march for Justice».

Hier, dimanche 27, le texte du jour provenait de l’évangile de Matthieu (chapitre 16, versets 13 à 23). « Qui dites-vous que je suis ? » demande Jésus à ses disciples. Pierre trouvera les mots justes : « tu es le fils de Dieu, le Messie. »

En l’absence d’Irvin, parti avant l’aube pour Louisville (Kentucky), c’était moi qui prêchais à Indian Fellowship. Si notre réponse est aussi celle de Pierre, alors notre vie doit suivre la trajectoire que nous trouvons notamment dans le sermon sur la montagne.

J’ai cité en illustration le témoignage du Rev. Jill Duffield, qui écrit dans le magazine Presbyterian Outlook. Jill vit à Charlottesvilles et était présente lors des manifestations des « white supremacists ».
 
Jill Duffield en bleu avec une etolle blanche
Elle écrit [1] :

« A un moment, le samedi 12 aout, je me suis trouvée aux côtés d’une jeune femme Noire, qui était une prêtre épiscopalienne. Elle venait d’une église à une cinquantaine de kilomètres de là, et avait répondu à l’appel des autorités religieuses de la ville qui avaient besoin de soutien.

Pendant que nous parlions, nous pouvions entendre les chants venant du parc où le rally « Unite the Right » devait commencer à midi. Ils devenaient de plus en plus bruyants et furieux et pouvaient être entendus en dépit des hélicoptères qui survolaient les lieux.

Des chants accompagnés par des insultes et des invectives, auxquels s’ajouteraient les « Nous ne serons pas remplacés ! Les Juifs ne nous remplaceront pas ! »

Ma nouvelle amie secoua la tête et baissa les yeux. Puis elle les leva et dit quelque chose auquel je ne m’attendais pas.

« Beaucoup de gens souffrent là-bas. »

Elle ajouta « Il n’y a pas de joie dans ce parc. Ils souffrent. »

La générosité de ses paroles me prit au dépourvu et je crois qu’elle vit ma surprise parce qu’elle ajouta : « Nous devons nous souvenir qu’ils souffrent parce que nous devons être l’église pour eux aussi. Si nous oublions ça, nous perdons ce qui a vraiment de l’importance. »

A cet instant, il m’a semblé que ma foi tenait dans un dé à coudre tandis que la sienne débordait jusque dans les rues menaçantes tout autour du parking protégé où nous nous trouvions.

Elle savait qui Jésus était et qui, par conséquent, nous étions appelés à être. Aucun pouvoirs terrestres – même brutaux et oppressifs – allaient le lui faire oublier.

Quand nous savons qui nous sommes pour Dieu, nous n’avons pas peur d’être remplacés par d’autres. Nous nous souvenons que les pharaons ne font que passer, alors que Jésus règne pour toujours. Nous n’avons pas peur parce que nous avons reçu la paix qui surpasse toute compréhension.

C’est l’amour qui nous motive, pas la haine, la fondation même sur laquelle Jésus bâtit son église – une église que les portes de l’enfer ne pourront menacer, une église où toute personne est aimée et irremplaçable.

A chacun de ceux qui ont peur et qui souffrent, nous devons présenter Celui que nous connaissons : le Messie, le fils du Dieu Vivant, Celui qui nous connait, nous revendique, nous appelle, nous pardonne et nous libère pour toujours. »



Sunday, August 20, 2017

Et pourquoi pas « Phillippe » ?

Statues et Monuments suite.
Credit Margaux Deuley
Et s’il s’agissait de l’histoire française ? Justement, j’apprends qu’il existe à New York une plaque honorant « Phillippe »(sic) Pétain, posée en 1931 sur une portion de Broadway, surnommée « Canyon of Heroes » (1).

Le Maire de New York prévoit de la faire enlever. A-t-il raison ? a demandé un français sur un groupe facebook de compatriotes habitant les USA. Le débat a fait rage et est peut-être toujours en cours ! « Mais c’est le héros de Verdun ! » Et c’est évident, vu la date, que c’est à ce titre que la distinction a été accordée. « Oui, mais ensuite, il a fait des choix qui ont des conséquences tragiques pour la France » « et pour des millions de Juifs et de refugiés ».

Les statues et monuments racontent une histoire, qui n’est pas forcement l’Histoire. Et cette histoire peut-être tronquée, comme pour Pétain, ou biaisée voire mensongère. Prendre une décision sur le bien-fondé de sa présence, c’est réfléchir à cette histoire - ou Histoire.

Si la ville de New York veut enlever la plaque de « Phillippe » Pétain, qu’ils n’hésitent pas. Et pourquoi ne pas aussi enlever celle de Pierre Laval, qui se trouve à proximité ? Aucune décision n’a été prise à son sujet. Pour le moment. 

(1) http://en.rfi.fr/americas/20170818-new-york-remove-nazi-collaborator-petain-plaque

Saturday, August 19, 2017

Faut-il déboulonner ?

Credit Newsweek - New Orleans, May 2017
La semaine dernière, les manifestants de Charlottesville ont défilé avec des drapeaux sudistes, mais aussi des étendards Nazis, des emblèmes du KKK. Ils ont envahi le campus aux cris de « We will not be replaced » alternant avec « Jews will not replace us! »

Credit Vox 
Des manifestants reconnus 
Défilant à visage découvert, certains d’entre eux ont été reconnus par leur employeur et renvoyés. Leurs voisinages les ont rejetés. Ils font des déclarations désemparées via social media, les fiers manifestants devenus des petits garçons en larmes. « Ma vie est devenue un enfer ! »  Mais qu’imaginent-ils qu’ils revendiquent, avec un drapeau nazi ? Réalisent-ils que c’est à l’extermination et un enfer bien plus réel qu’ils appellent ?  

Ils prétendent alors qu’ils ne sont vraiment pas Nazis, pas du tout. Juste des Républicains – et des modérés ! Ils etaient juste là pour protester contre le déboulonnement de la statue du General Lee.
On se demande pourquoi ces doux républicains modérés sont restés au milieu de ces protestataires criant leur haine des Juifs …

Réviser le passé? 
Mais puisqu’il est question de statues, parlons en. Enlever les statues, cela ne signifie-t-il pas réviser l’histoire, effacer le passé ? C’est l’argument de certains, qui vont jusqu'à parler des actions des Talibans en comparaison.

Mais voilà : ces statues ne sont pas des monuments aux morts ou des représentations produites pendant ou à la fin de la guerre civile. La plupart d’entre elles ont été érigées bien plus tard, au début du 20eme siècle, lors des années d’or de la ségrégation. 

Il ne s’agissait pas tant de se souvenir du passé que de prétendre qu’il était toujours présent, une force d’intimidation et une façon d’affirmer que la guerre civile n’avait pas été perdue. Les statues martiales, représentant les généraux ou leaders sont tournées vers le Nord, face à une bataille imaginaire.

Talibans? Si les conseils municipaux, comme celui de Charlottesville, votent pour faire enlever ces monuments, de façon tout à fait démocratique et légale, pourquoi comparer cette action à celle de terroristes ?

Il n'en rate pas une.... 
Dans la série « il n’en rate pas une », le président a demande quelles seraient les prochaines statues a être menacées. Washington, Thomas Jefferson ? « Ils possédaient des esclaves ! » a-t-il argumenté, après avoir énoncé qu’il y avait des gens « tres bien » (very fine people) au milieu des manifestants. Les gens « très bien » que je connais ne restent pas au milieu de manifestations criant leur haine des Juifs, mais passons. Revenons-en aux statues.

Credit National Review
Oui, Washington, Jefferson possédaient des esclaves, comme la plupart des gens aisés de l’époque. Ce que célèbrent leurs statues sont leur œuvre de bâtisseurs d’une nation nouvelle. Pas le fait qu’ils avaient des esclaves. Les statues de la guerre de sécession honorent le fait que les leaders du Sud sont allés jusqu'à faire la guerre pour garder leurs esclaves, essayant de détruire en passant le travail d’unification de Washington, Jefferson et les pères fondateurs. On appelle ca une fausse équivalence.

« We will not be replaced! »
 Et bien si, manifestants néo-nazis. Vous avez été remplacés. Une marche pacifique eu lieu mercredi soir. Plus de mille personnes ont refait le trajet emprunté par les racistes. Ils portaient des cierges et chantaient des cantiques. 
Credit W.Kamau Bell

Monday, August 14, 2017

Non-américain

Toujours sous le coup des manifestations de vendredi et samedi à Charlottesville. Ces protestataires porteurs de drapeaux nazis comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, ou marchant sous les flambeaux au cri de « We will not be replaced ! » en faisant le salut hitlérien. 

Credit: Edu Bayer for the New York Times
Daily Mail 
Le KKK et les fascistes ensemble, hurlant leur désir de domination et leur contentement d’être soutenus au plus haut niveau de l’état.

L’impression d’une situation irréelle, tirée peut-être d’un film de science-fiction ? Je ne suis pas la seule à trouver la situation très…. non-américaine.



Et où était la police ? Des compagnies entières, armées jusqu’aux dents sont là quand des manifestations ont lieu pour protester contre la mort de jeunes gens (tous de couleur) tués par la police. Cette photo étonnante a été prise à Baton Rouge, en Louisiane.


A Charlottesville, où la manifestation avait été autorisée, donc prévue, des heurts étaient à craindre. Mais la police a été remarquablement discrète. Des miliciens, civils armés (le port d’armes est légal en Virginie) allaient et venaient librement. S’ils avaient été Noirs, ils auraient été aussitôt arrêtés, probablement tués.
Credit Raging Chicken Press
Et il revient à un auteur, Julius Goat, de trouver les mots dans une serie de tweets pour décrire l’ignorance des participants et l’arrogance de leurs protestations. J’en ai traduit des extraits. 

"Imaginez si ces gens avaient eu à subir une vraie oppression…

La loi n’a jamais….

   Asservi leurs arrière-grands-parents
   Volé leurs grands-parents
   Emprisonné leurs parents
   Et tiré sur eux alors qu’ils n’étaient pas armés.

Il n’y a jamais eu d’effort massif au niveau national et local pour les marginaliser et les décourager de voter. Il n’y a pas eu plusieurs siècles de science faussée consacrée à « prouver » qu’ils sont intellectuellement inférieurs. Il n’y a pas d’interdiction de voyager basée sur leur religion. Ils ne sont pas en danger quand ils portent des armes dangereuses publiquement.

Leurs églises n’ont jamais été brulées. Leurs pelouses n’ont pas été décorées avec des croix en feu. Leurs ancêtres n’ont jamais été pendus aux branches d’arbres.

Ils chantent « Nous ne serons pas remplacés ! » Remplacés… en tant que quoi ?

Je vais vous le dire.

Remplacés en tant que seule voix dans les discussions publiques. Remplacés comme seule présence dans les arènes publiques. Remplacés comme seules vies qui ont de l’importance.

C’est « L’oppression des Blancs ».  Nous étions la seule voix. Ce soir, nous avons juste un micro.
« L’oppression des Blancs ».  Nous avons à affronter des critiques maintenant. Nous n’avions pas à nous en soucier avant, les autres avaient peur des conséquences.

Les Chrétiens Blancs sont opprimés dans ce pays. Avant, Noël était la seule fête reconnue. Ce n’est plus le cas.

Je voudrais voir tous ces gens vivre dans l’oppression qu’ils prétendent vivre. Pendant une année. Juste pour voir.

Donnez-leur un monde où ils n’ont réellement pas le droit de dire “Joyeux Noël”. Un monde où la façon dont leur prénom sonne signifie que leur CV va être immédiatement jeté dans la poubelle. Un monde où leur salaire est réduit de 20% et les femmes autour d’eux leur disent de sourire d’avantage.

Donnez-leur un monde où ils n’héritent de rien, sauf de la compréhension de ce que l’oppression est vraiment.

Donnez-leur un monde où s’ils arrivent sur un campus dans la nuit avec leurs torches allumées et leur salut martial, la police leur arrachent les yeux."

Bête immonde. Ventre fécond. 

Saturday, August 12, 2017

Une semaine particulière

“Preparing for nuclear war…
Collusion with Russia…
Nazi violence in the streets… 
         Are we great again yet?”

Lu sur facebook. C’est une bonne question! Je ne suis pas de très près ce qui se passe en France, mais aux USA, nous avons eu une semaine sympa…

… qui a commencé avec les habituelles mesquineries à la tête du pouvoir : le vice-président Mike Pence, un ultra-conservateur, semble discrètement se préparer à lever des fonds pour une campagne électorale. 


Songe-t-il à se présenter contre Trump en 2020 ? (C’est même pas vrai, rétorque-t-il, c’est tout pour la campagne du Président ! Je veux dire lui, pas moi !)

… mais brusquement, nous avons dérapé dans un remake asiatique de la crise des missiles de Cuba avec la Corée du Nord dans le rôle-titre.
Notre Grand Stratège, en vacances dans le New Jersey, a aussitôt su quoi faire. Il a gravement prévenu que « feu et furie telles que le monde n’a jamais connu » se déclencherait si la Corée du Nord osait menacer les USA encore une fois.


Bien sûr, quelques heures plus tard, la Corée du Nord menaçait à nouveau les USA, prévenant que l’ile de Guam, territoire américain du Pacifique, serait la cible de leurs prochains essais.

Confirmant qu’il ne faut jamais prendre ses paroles au sérieux (ce qui est un soulagement, en l’occurrence) Trump est retourné à l’idée de sanctions (mais des sanctions vraiment très, très sérieuses). « On verra ce qui se passe, a-t-il conclu dans une conférence de presse improvisée. Personne ne souhaite plus une solution pacifique que Président Trump, je peux vous l’assurer. » (Il aime parler de lui à la troisième personne). 
Et ensuite, le Venezuela a été abordé, ainsi que la possible intervention militaire qu'il pourrait ordonner. Il parait que le Pentagone était surpris.…

… et vendredi soir, une manifestation d’extrême droite a eu lieu à Charlottesville (état de Virginie). Ça a commencé par une protestation contre une décision municipale d’enlever la statue du General sudiste Lee. 




Les drapeaux sécessionnistes se sont librement mêles aux étendards nazis et du KKK. 


La nuit venue, les protestants ont défilé aux flambeaux sur le campus de l'université, se sentant suffisent surs d’eux pour se montrer à visage découvert. 
Ce qui n’était pas une bonne idée. Leurs photos ont circulé. Certains d’entre eux, reconnus par leurs employeurs, ont perdu leur travail.


Une contre-protestation pacifique a eu lieu aujourd’hui (samedi), où le clergé, hommes et femmes en robes, était largement représenté.


Une voiture a foncé dans la foule. Une jeune femme est morte, 19 ont été blessés. Par ailleurs, un hélicoptère de la police s’est écrasé, deux morts.

Trump a fini par faire une déclaration suffisamment neutre pour ne pas déplaire à sa base d’extrémistes. « Nous condamnons de la façon la plus forte cet étalage outrageant de haine, intolérance et violence, de tous côtés. De tous côtés. Cela se passe depuis trop longtemps… »

“De tous côtés” : une expression qui a plu aux leaders d’extrême droite qui l’ont tweeté et retweeté en se frottant les mains. Le président condamnait tout autant les contre-manifestants que les fiers protestataires du KKK. Ce n’est pas une erreur. Il sait que c’est sa base, qui lui restera fidele quoiqu’il advienne, car jamais un autre président, même Républicain, ne les soutiendra comme il le fait.

Sauf peut-être le vice-président Pence. Alors que d’autres républicains ont condamné les protestataires racistes et leur violence, sa declaration est restée elle aussi vague et ambiguë. 

Are we great again yet? Plus que jamais, après cette semaine, ce sera à chacun de nous, américains, d’apporter notre propre réponse à cette question. 

Update : Mike Pence a fait une nouvelle déclaration aujourd’hui dimanche, dénonçant enfin les suprématistes et les extrémistes. 

Saturday, June 17, 2017

L’histoire n’est pas finie

activistpost.com 
Un des premiers “executive orders” que le Président Trump a signé en arrivant à la Maison Blanche en janvier fut d’ordonner la reprise des travaux sur le pipeline traversant le Dakota du Nord (DAPL), à la bordure de la réserve de Standing Rock, une des tribus Sioux. J’ai eu l’occasion de parler de cette situation en mars dernier. (Des tipis à la Maison Blanche)


La décision de Trump a été attaquée en justice devant un juge de Washington DC mais en attendant, le pipeline a été terminé, des essais ont eu lieu et depuis le 1er juin, le pétrole a commence à couler « commercially » le long de ses presque 1900 km, entre le Dakota du Nord et l’Illinois. 


Map Fox 9
Un pipeline construit avec les techniques les plus avancées qui soient, affirme Energy Transfer Partner, la compagnie à l’origine de sa construction, complètement sécurisé[1].

Mais dès le mois de mars, plusieurs fuites ont eu lieu, lors des tests préliminaires[2]. De quoi confirmer les craintes des manifestants Natifs.


La décision du juge a été rendue mercredi dernier 14 juin, et elle a reconnu que le Corps d’ingénieurs de l’armée, qui ont fait les études préparatoires du pipeline « n’a pas considéré les impacts qu’une fuite de pétrole aurait sur les droits de pêche, les droits humains et de l’environnement [des tribus locales]».[3] 

Le juge a décidé qu’une nouvelle enquête d’environnement était nécessaire mais l’interruption du flot de pétrole n’a pas été ordonnée. Les représentants Natifs le demanderont certainement quand ils se retrouveront devant le juge dans quelques semaines, en face des avocats de la compagnie pétrolière.

Energy Transfer Partner rencontre d’ailleurs bien des soucis : d’autres pipelines qui laissent le pétrole fuir et des violations du « Clean Air and Clean Water Act », en plus de la décision judiciaire pour le DAPL et voila leurs actions au plus bas[4].


D’autres tribunaux, à Bismark (capitale du Dakota du Nord) et Mandan voient défiler en ce moment les manifestants arrêtés lors des protestations près du camp de Standing Rock. Des audiences à l’issue incertaine quand on sait que 77% de la population du comté de Morton et 85% du comté voisin de Burleigh, susceptibles d’etre jurés, sont déjà convaincus de la culpabilité des comparants[5]. La tension entre les populations Natives et non-Natives est bien réelle.

L’histoire n’est pas finie. A suivre….

Sunday, June 11, 2017

T’es plus mon ami


“Si personne ne vous a encore éliminé de sa liste d’amis sur facebook à cause de Trump, il est temps pour vous de faire plus fort. »


Message vu sur facebook, sur la page d’un ami qui n’aime pas Trump. Pour certains, il semble qu’être un fier guerrier pour la cause de la démocratie aux USA comporte afficher des messages vengeurs, avec des réactions enthousiastes d’un coté et furieuses de l’autre, allant jusqu'à la décision de couper les ponts.

Bien sur, c’est satisfaisant… et comment ne pas être furieux, régulièrement, de ce qui se passe a Washington DC, et vouloir réagir ? Le stress provenant de la situation politique s’insinue dans le quotidien de chacun. On entend parler des « Trump 10 », 10 livres (4,5kg) que certaines célébrités (et pas mal de gens lambda) se plaignent d’avoir gagné en grignotant pour combattre leur anxiété [1], comme en présence d’un licenciement ou d’un divorce.


Mais je me demande…. Moi je veux bien me brouiller avec la terre entière, mais seulement si ça sert à quelque chose.

Si on veut convaincre quelqu’un, l’outrage ou la déclaration implacable d’un message sur les « social media » sont-ils les meilleures armes ? Je sais que quand je n’ai pas le dernier mot dans une discussion, live ou sur facebook, je n’ai aucune envie de m’interroger sur le bien-fondé de la position adverse. Je pense juste que j’ai manqué d’arguments, mais que j’ai raison. Et je vais me réconforter avec des gens qui pensent comme moi, me sentant plus que jamais « l’une des leurs ».

Changer d’avis, nous apprennent les neurologues, demande une gymnastique de l’esprit qui n’a rien de facile. Notre cerveau est bâti pour assurer notre survie. Nos convictions forment une fondation, soutenue par le réseau de nos amitiés qui les partagent[2]. Notre premier reflexe en présence d’une idée qui menace : l’expulser vite fait.


Une conversation, en politique, en religion ou dans tout autre contexte, a plus de chances de survenir par des expériences et des conversation partagées avec des proches et des amis que l’on ne rejette pas, malgré leurs idées si contraires aux nôtres.

D’ailleurs, le sociologue Bill Bishop, dans son livre « The Big Sort » [3] démontre que notre reflexe de nous entourer de ceux qui ont les mêmes opinions que nous, ce qui est nettement plus confortable, a des conséquences redoutables. Quand nous sommes tous du même avis, nos convictions deviennent insensiblement de plus en plus extrêmes.


Alors voila, je ne vais pas chercher à me faire « unfriender » sur facebook, ou dans la vie. Même si ça signifie des conversations inconfortables de part et d’autre, et renoncer à la satisfaction d’avoir le dernier mot. Espérer changer les opinions, quand c’est vraiment important, est à ce prix.