Saturday, October 1, 2011

Des hommes et des dieux.

Quelle est l’origine du mot prière ? Le dernier livre de Michael Lonsdale porte ce titre [1] . Cet ouvrage nous apprend sa racine latine, precaria, féminin de precarius – obtenu par prière. «Le précaire, c’est l’incertain, le fragile, le pauvre.»

Je viens de voir ce film qui a eu tant de succès en France. On connait la fin tragique de ces moines restés au sein de leur monastère de l’Atlas en Algérie malgré la menace grandissante du terrorisme autour d’eux. Le film nous présente les hommes, leurs hésitations, leur foi, leurs tourments, leurs prières au cœur de la situation intenable dans laquelle ils se trouvent. Et finalement la paix qui les entoure lors de leur décision de rester, peu de temps avant leur enlèvement et meurtre dans des circonstances qui n’ont jamais été éclaircies.

Parfois Dieu calme la tempête. Parfois Dieu nous calme au milieu de la tempête, ai-je entendu dire ici. La sérénité de ces hommes, malgré leur conscience du péril grandissant, dépasse la compréhension humaine et nous est transmise par ces images limpides.


«Pourquoi être martyrs ? demande, au cœur de son tourment, un des frères au Prieur Christian. Pour Dieu ? Pour etre des héros ? Pour prouver qu’on est les meilleurs ?


«Non, répond Christian. Martyrs, on l’est par amour. Par fidélité. Si la mort nous prend, c’est malgré nous… Notre mission ici, c’est d’etre frères de tous. Rappelle-toi, l’amour espère tout. L’amour endure tout.»
 Les martyrs, ce sont avant tout des témoins – c’est le même mot, martus, en grec. C’est ainsi que le parcours des moines de Tibhirine nous inspire et devient nôtre.

[1] Michael Lonsdale, “Priere”, entretiens avec Jacques Bonnadier, Editions Onesime, p.20

Des lamas dans le jardin


Notre région est encore un peu rurale et c’est un plaisir imprévu de croiser, au détour d’un chemin, des animaux qu’on ne s’attendait pas à voir. Par exemple, des lamas dans un grand jardin non loin de l’église – j’étais en route pour notre women bible study, et je me suis arrêtée pour les prendre en photo. Le lama le plus proche n’a pas daigné tourner la tête vers moi mais ses oreilles semblaient suivre chacun des bruits que je pouvais émettre.

Un autre jour, nous avons croisé un paon et un bélier.
Bien sûr de temps à autre, on aperçoit des biches ou un coyote, mais ils sont trop rapides pour mon appareil photo.

Cet été, un matin très tôt, j’ai vu sur le trottoir en face de notre maison un gros raton laveur qui s’éloignait. Il se retournait sans cesse vers une maison devant laquelle plusieurs corbeaux etaient réunis pour manger quelque chose. Je me suis demandé s’il s’était fait expulser ? La faune du voisinage serait-elle un monde impitoyable ?