En septembre dernier, le mariage de ma nièce Julie et de Quentin
avait lieu. Oui, j’étais présente –vêtue de ma robe liturgique et tenant pour
la première fois un rôle pastoral devant ma famille française. ((émotion mêlée
de fierté pas du tout Calviniste)).
Quelques mois plus tard, Julie devenait officiellement vétérinaire
et était engagée par le Musée de l’homme, dans leur département de recherches où
elle avait effectué son dernier stage.
Sa mission de trois ans : étudier les éléphants.
Cela implique d’aller séjourner dans leur habitat quatre mois par an. Dans des
moments comme celui-là, comment ne pas regretter que des hordes d’éléphants
sauvages ne vivent pas dans mon coin, peut-être dans la rain forest de la péninsule
Olympique de l’état de Washington ?
Julie sur le depart - toutes les valises ne lui appartiennent pas! |
C’est en Ouganda, au nord du parc national de Kibale, que
se trouve la station de recherche où Julie est arrivée à la fin du mois de janvier. Partie avec une amie qui, elle, va étudier
les chimpanzés, elle s’est envolée pour Entebbe via Bruxelles. Nous la savons
bien arrivée et recevons de ses nouvelles collectivement quand internet veut
bien fonctionner.
Sa mission est d’étudier les éléphants – et elle s’est
rapidement mise à l’œuvre en découvrant dans la forêt avoisinante le squelette
d’un éléphant probablement mort 6 mois auparavant. Mais elle est aussi chargée
d'étudier avec les fermiers des environs les dégâts que ces animaux causent aux
récoltes en les traversant.
Elle a ainsi rencontré des habitants des villages
voisins, leur a posé des questions sur leur vie, leur travail dans les champs,
la façon dont les éléphants posent un problème et s’ils ont trouvé des moyens
d’y remédier.
Elle s’est ainsi trouvée en présence de détresse et de
frustrations. Car certains de ces villageois voient depuis une dizaine d’années
les éléphants causer des dégâts considérables à leurs récoltes. Des scientifiques
viennent, les interrogent - mais ils ne sont pas là pour améliorer la situation,
mais pour leurs recherches. Les habitants locaux ont, et on les comprend, le
sentiment d’être les grands oubliés de cette recherche à laquelle ils ont contribué.
Le projet de Julie se situe dans un cadre différent qui
comprendra une aide concrète. Cependant, elle ne peut pas encore en parler : tous
les papiers ne sont pas signés, les financeurs du projet ont encore des réponses
à apporter. En conséquence, elle ne sait pas non plus quand cette partie de son
travail commencera.
La station de recherche |
Quant au quotidien à la station, il a des hauts et des
bas. L’eau et l’électricité sont intermittents : la route qui traverse la forêt
est en construction pour être élargie. Les canalisations qui véhiculent l’eau sont
enfouies le long de la route et subissent les conséquences d’être si près des
travaux. L’eau est souvent coupée. En pleine saison sèche, la pluie est rare. Cela
signifie que les chasses d’eau et les douches deviennent des luxes qui ne sont
possibles que lorsqu’une averse survient ou que l’eau est rétablie.
Mais cela ne semble pas avoir de conséquence sur
l’enthousiasme de Julie, qui est ravie de ses découvertes – qui comprennent la
rencontre avec un caméléon, Jérôme.
Jerome |
Jérôme a passé quelques jours avec Julie et
son amie, mais après une confrontation avec une colonne de fourmis, il a été mis
a l’abri dans un bananier voisin. (Toutes les photos d'Afrique sont prises par Julie).
A suivre…
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