Aujourd’hui, 28 aout, est l’anniversaire
du célèbre discours de Martin Luther King à Washington DC, celui où il déclara :
« I have a dream… »
Ce rêve de voir chacun apprécié pour « le
contenu de son caractère » plutôt que « la couleur de sa peau »
n’est pas encore réalisé et n’a jamais paru si lointain. Le discours a été prononcée
il y a 54 ans.
Credit Adelle M. Banks |
Ce nombre est encourageant : le
mouvement s’était intitulé «1000 ministers march for Justice».
Hier, dimanche 27, le texte du jour
provenait de l’évangile de Matthieu (chapitre 16, versets 13 à 23). « Qui
dites-vous que je suis ? » demande Jésus à ses disciples. Pierre
trouvera les mots justes : « tu es le fils de Dieu, le Messie. »
En l’absence d’Irvin, parti avant l’aube
pour Louisville (Kentucky), c’était moi qui prêchais à Indian Fellowship. Si notre
réponse est aussi celle de Pierre, alors notre vie doit suivre la trajectoire que
nous trouvons notamment dans le sermon sur la montagne.
J’ai cité en illustration le témoignage
du Rev. Jill Duffield, qui écrit dans le magazine Presbyterian Outlook. Jill
vit à Charlottesvilles et était présente lors des manifestations des « white
supremacists ».
Elle écrit [1] :
« A un moment, le samedi 12 aout, je me
suis trouvée aux côtés d’une jeune femme Noire, qui était une prêtre épiscopalienne.
Elle venait d’une église à une cinquantaine de kilomètres de là, et avait répondu à
l’appel des autorités religieuses de la ville qui avaient besoin de soutien.
Pendant que nous parlions, nous
pouvions entendre les chants venant du parc où le rally « Unite the Right »
devait commencer à midi. Ils devenaient de plus en plus bruyants et furieux et
pouvaient être entendus en dépit des hélicoptères qui survolaient les lieux.
Des chants accompagnés par des insultes
et des invectives, auxquels s’ajouteraient les « Nous ne serons pas remplacés !
Les Juifs ne nous remplaceront pas ! »
Ma nouvelle amie secoua la tête et
baissa les yeux. Puis elle les leva et dit quelque chose auquel je ne m’attendais
pas.
« Beaucoup de gens souffrent là-bas. »
Elle ajouta « Il n’y a pas de joie
dans ce parc. Ils souffrent. »
La générosité de ses paroles me prit au
dépourvu et je crois qu’elle vit ma surprise parce qu’elle ajouta : « Nous
devons nous souvenir qu’ils souffrent parce que nous devons être l’église pour
eux aussi. Si nous oublions ça, nous perdons ce qui a vraiment de l’importance. »
A cet instant, il m’a semblé que ma foi
tenait dans un dé à coudre tandis que la sienne débordait jusque dans les rues menaçantes
tout autour du parking protégé où nous nous trouvions.
Elle savait qui Jésus était et qui, par
conséquent, nous étions appelés à être. Aucun pouvoirs terrestres – même brutaux
et oppressifs – allaient le lui faire oublier.
Quand nous savons qui nous sommes pour
Dieu, nous n’avons pas peur d’être remplacés par d’autres. Nous nous souvenons
que les pharaons ne font que passer, alors que Jésus règne pour toujours. Nous
n’avons pas peur parce que nous avons reçu la paix qui surpasse toute compréhension.
C’est l’amour qui nous motive, pas la
haine, la fondation même sur laquelle Jésus bâtit son église – une église que
les portes de l’enfer ne pourront menacer, une église où toute personne est
aimée et irremplaçable.
A chacun de ceux qui ont peur et qui
souffrent, nous devons présenter Celui que nous connaissons : le Messie,
le fils du Dieu Vivant, Celui qui nous connait, nous revendique, nous appelle, nous
pardonne et nous libère pour toujours. »
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