Saturday, August 12, 2017

Une semaine particulière

“Preparing for nuclear war…
Collusion with Russia…
Nazi violence in the streets… 
         Are we great again yet?”

Lu sur facebook. C’est une bonne question! Je ne suis pas de très près ce qui se passe en France, mais aux USA, nous avons eu une semaine sympa…

… qui a commencé avec les habituelles mesquineries à la tête du pouvoir : le vice-président Mike Pence, un ultra-conservateur, semble discrètement se préparer à lever des fonds pour une campagne électorale. 


Songe-t-il à se présenter contre Trump en 2020 ? (C’est même pas vrai, rétorque-t-il, c’est tout pour la campagne du Président ! Je veux dire lui, pas moi !)

… mais brusquement, nous avons dérapé dans un remake asiatique de la crise des missiles de Cuba avec la Corée du Nord dans le rôle-titre.
Notre Grand Stratège, en vacances dans le New Jersey, a aussitôt su quoi faire. Il a gravement prévenu que « feu et furie telles que le monde n’a jamais connu » se déclencherait si la Corée du Nord osait menacer les USA encore une fois.


Bien sûr, quelques heures plus tard, la Corée du Nord menaçait à nouveau les USA, prévenant que l’ile de Guam, territoire américain du Pacifique, serait la cible de leurs prochains essais.

Confirmant qu’il ne faut jamais prendre ses paroles au sérieux (ce qui est un soulagement, en l’occurrence) Trump est retourné à l’idée de sanctions (mais des sanctions vraiment très, très sérieuses). « On verra ce qui se passe, a-t-il conclu dans une conférence de presse improvisée. Personne ne souhaite plus une solution pacifique que Président Trump, je peux vous l’assurer. » (Il aime parler de lui à la troisième personne). 
Et ensuite, le Venezuela a été abordé, ainsi que la possible intervention militaire qu'il pourrait ordonner. Il parait que le Pentagone était surpris.…

… et vendredi soir, une manifestation d’extrême droite a eu lieu à Charlottesville (état de Virginie). Ça a commencé par une protestation contre une décision municipale d’enlever la statue du General sudiste Lee. 




Les drapeaux sécessionnistes se sont librement mêles aux étendards nazis et du KKK. 


La nuit venue, les protestants ont défilé aux flambeaux sur le campus de l'université, se sentant suffisent surs d’eux pour se montrer à visage découvert. 
Ce qui n’était pas une bonne idée. Leurs photos ont circulé. Certains d’entre eux, reconnus par leurs employeurs, ont perdu leur travail.


Une contre-protestation pacifique a eu lieu aujourd’hui (samedi), où le clergé, hommes et femmes en robes, était largement représenté.


Une voiture a foncé dans la foule. Une jeune femme est morte, 19 ont été blessés. Par ailleurs, un hélicoptère de la police s’est écrasé, deux morts.

Trump a fini par faire une déclaration suffisamment neutre pour ne pas déplaire à sa base d’extrémistes. « Nous condamnons de la façon la plus forte cet étalage outrageant de haine, intolérance et violence, de tous côtés. De tous côtés. Cela se passe depuis trop longtemps… »

“De tous côtés” : une expression qui a plu aux leaders d’extrême droite qui l’ont tweeté et retweeté en se frottant les mains. Le président condamnait tout autant les contre-manifestants que les fiers protestataires du KKK. Ce n’est pas une erreur. Il sait que c’est sa base, qui lui restera fidele quoiqu’il advienne, car jamais un autre président, même Républicain, ne les soutiendra comme il le fait.

Sauf peut-être le vice-président Pence. Alors que d’autres républicains ont condamné les protestataires racistes et leur violence, sa declaration est restée elle aussi vague et ambiguë. 

Are we great again yet? Plus que jamais, après cette semaine, ce sera à chacun de nous, américains, d’apporter notre propre réponse à cette question. 

Update : Mike Pence a fait une nouvelle déclaration aujourd’hui dimanche, dénonçant enfin les suprématistes et les extrémistes. 

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