Au moment de conclure, je cite souvent les versets de
l’epitre aux Philippiens (chapitre 4, v.5 a 8)
« Réjouissez-vous toujours dans le
Seigneur! Je le répète: réjouissez-vous!
Que votre douceur soit évidente pour tous. Le
Seigneur est proche.
Ne vous inquiétez de rien, mais en toute
chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des requêtes, avec
reconnaissance.
Et la paix de Dieu, qui dépasse toute compréhension,
gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. »
La bénédiction,
toute simple, suit.
« Que la bénédiction de Dieu tout puissant,
Père, Fils et Saint Esprit,
soit toujours avec vous. »
Irvin, lui, aime citer le livre des Nombres (chapitre 6, v.25)
‘Que l'Eternel vous bénisse et vous
garde!
Que l'Eternel fasse briller son visage
sur vous et vous accorde sa grâce!
Que l'Eternel se tourne vers vous et
vous donne la paix!’
Il ajoute parfois ces paroles venues de la
tribu Cherokee :
« Que les vents chauds du ciel soufflent doucement
sur vous
Et que le Créateur fasse naitre le
soleil dans votre cœur »
Une fois la bénédiction prononcée, je marche rapidement
dans l’allée centrale vers la porte de l’eglise, tandis que l’assemblée chante
le spontanée final.
La première fois que j’ai vu un pasteur agir ainsi,
c’était peu de temps après mon arrivée aux Etats Unis. J’avais rejoint ce
dimanche matin là l’eglise presbytérienne proche du campus du séminaire de
Dubuque (Iowa). J’avais été stupéfaite de voir le pasteur quitter ainsi le
pupitre. «Il s’en va déjà ?».
En fait, la plupart des pasteurs ici font de même. Ils ne
s’en vont pas mais ils se dirigent vers la porte pour etre sûrs de
serrer la main de chacun des paroissiens avant que ceux-ci ne partent ou
aillent prendre un café dans le fellowship hall attenant.
«C’est un moment intense
et très concentré d’interaction» écrit Martin Copenhaver[1], décrivant
ce temps pendant lequel ses paroissiens partagent ce qui arrive dans leur vie,
ou réagissent à son sermon, avec appréciation, parfois perplexité, rarement avec
un sarcasme.
Il se souvient pourtant que peu de temps après son
ordination, un paroissien lui dit en souriant «Vous savez, Martin, chacun de
vos sermons est meilleur que celui qui va suivre». «Le temps que je réalise ce
qu’il m’avait vraiment dit, commente l’auteur avec un amusement rétrospectif,
il devait avoir rejoint sa voiture !»
Lorsque j’étais en France, à la fin du culte, je
rassemblais mes papiers. Certains paroissiens venaient à ma rencontre et nous
parlions. D’autres se dispersaient en bavardant. C’était plus naturel.
D’un autre coté, j’apprécie d’avoir ainsi la possibilité
de saluer chacune des personnes qui s’est donné la peine de venir, que je la
connaisse depuis des années ou qu’elle vienne pour la première fois. Ils m’ont écouté pendant plus
d’une heure. C’est mon tour de les entendre – et c’est un plaisir.
Amis français, vous êtes prévenus. Si le pasteur
américain se dirige rapidement vers la sortie, ce n’est pas pour fuir
l’assemblée ou assouvir un besoin pressant. Non, il veut etre sûr qu’il pourra vous serrer la main.
Vous avez entendu sa bénédiction.
Maintenant c’est à son tour de recevoir la vôtre.
Irvin a la porte de la Church of the Indian Fellowship |
[1]
This Odd and Wondrous Calling, Eedermans Publishing, Grand Rapids,
Michigan/Cambridge UK, 2009, p.11
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