Une interview avec un aumônier est une étrange affaire…
Même si la parenté avec un entretien d’embauche est évidente – il s’agit après tout d’être engagé pour un stage rémunéré d’un an, la très convoitée residency qui commence en septembre – la conversation ressemble aussi au dialogue qu’on pourrait avoir avec un thérapeute. Le chapelain essaie de déterminer le regard que vous portez sur vous-même. Vous connaissez-vous bien, êtes-vous aussi capable et désireux d’en savoir plus ? Quand on entre dans une chambre d’hôpital pour parler à un patient, il est essentiel d’être conscient de ses propres bagages et de ses motivations profondes.
Lundi après-midi, j’ai ainsi conversé longuement avec les trois aumôniers de l’hôpital Saint Joseph à Tacoma. Trois interviews successives plus tard, tandis que, légèrement désorientée, je marchais vers ma voiture sur la colline de Tacoma, l’euphorie n’était pas loin. L’atmosphère avait été détendue et chaleureuse, je m’étais sentie appréciée…
Je sentais un optimisme prudent se profiler dans mon mental déshydraté d’avoir tant parlé. Jusqu'à ce que j’apprenne que seulement trois ou quatre personnes seraient sélectionnées, et que les étudiants déjà en stage à St Joseph seraient choisis en priorité.
En d’autres termes, ce n’est pas acquis d’avance. Ceci dit, je me garde de tout défaitisme anticipé. Mardi matin à l’aube, un coyote a traversé la route devant ma voiture. Un bel animal que je n’ai pas eu le temps de photographier, mais qui ressemblait à la photo ci-dessous. Il s’est retourné plusieurs fois vers moi avant de disparaitre dans les sous-bois, perplexe semblait-il. («ciel, un humain !») Irvin a souri quand je lui ai raconté la chose. Les Natifs ont un grand respect pour les coyotes. «C’est bon signe» m’a-t-il dit. Réponse en février.
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