Ces jours ci, quiconque s’engouffre dans un supermarché se retrouve nez à nez avec une sorte de construction en légo grandeur nature sise dans l’allée centrale, avec en guise de légos, des cartons contenant des canettes de bières et de soda, formant une sorte de fort du moyen-âge. D’énormes paquets de chips tiennent lieu de rondins.
Un étalage étonnant quand d’habitude ce sont des cœurs et des ballons roses qui attirent l’attention en cette période de l’année : dès le 26 décembre, les grands magasins sont fin prêts pour la Saint Valentin. La bière et les chips ne sont pas tout à fait au diapason du romantisme du 14 février… de fait, ils sont destinés au grand événement sportif de l’année : le Superbowl, qui aura lieu dimanche prochain, le 1er février.
Le Superbowl est la finale du championnat de football – non pas le football tel que nous l’entendons en Europe, et qui ici s’appelle «soccer » - il s’agit de football américain, autrement dit l’affrontement de deux équipes de colosses en collants moulants et épaules gigantesques, coiffés de casques qui les font vaguement ressembler à des hannetons.
Chaque équipe doit faire parvenir le ballon ovale le plus loin possible dans le camp adverse, et s’ils réussissent à atteindre son extrémité, c’est un « touch down » qui vaut 7 points. Le jeu est à la fois brutal – presque tous les coups sont permis pour plaquer le joueur porteur du ballon – et subtil : après des années d’observation perplexe, on peut toujours avoir l’impression que les commentateurs s’expriment en Neptunien quand ils détaillent l’action qui vient de se dérouler.
Des millions d’américains se réunissent pour regarder le Superbowl. Les interruptions publicitaires se vendent pour des prix astronomiques et c’est le moment où les annonceurs lancent leurs nouveaux spots.
Un concert a lieu à la mi-temps, et les artistes les plus en vue se bousculent pour s’y produire. En 2004, Janet Jackson y fit scandale quand un accident vestimentaire soigneusement préparé dévoila partiellement son sein gauche. Devant le tollé (les américains ne plaisantent pas avec les atteintes à leur pudeur) elle dut présenter des excuses publiques. Cette année, Bruce Springsteen est au programme. On peut augurer que sa garde-robe n'occasionnera pas de situation embarrassante.
Tu as une façon de raconter cet évènement, comme d'ailleurs tout ce que tu décris en général qui est si bien vue et si fine et drôle, c'est un plaisir de te lire !
ReplyDeleteanne-claire