Nous venons d’entrer dans la saison liturgique de l’épiphanie. Quand j’étais enfant, l’épiphanie était fortement associée à des mages portant des cadeaux insolites et odorants non loin de galettes à la frangipane.
Bien plus tard, et sur un autre continent, la galette est devenue une charmante coutume exotique dont mes interlocuteurs américains n’ont jamais entendu parler.
Qu’est-ce que l’épiphanie finalement ? Le mot vient du grec (epi : sur, au-dessus ; phaino :montrer, donner à voir, révéler) et la saison marque le moment où Dieu apparait « en chair » dans notre monde. Dans la langue anglaise, une épiphanie désigne aussi une soudaine et intuitive compréhension d’une réalité.
Pour la saison de l’épiphanie, les textes du lectionnaire ont traditionnellement sélectionné differents événements rapportés par les Evangiles : la visite des mages bien sûr, premiers témoins venus de loin, bien au delà de Palestine, pour rendre hommage au nouveau roi. Par leur présence, ils attestent de son universalité (Matthieu 2 :1-12) ; le baptême de Jésus, où la voix de Dieu révèle la filiation divine (Matthieu 3 ; Marc 1 ; Luc 3) ; le miracle des noces de Cana (Jean 2) où Jésus transforme l’eau en vin, son premier acte surnaturel dans cet Evangile.
Mais bien avant la naissance de Jésus, certains textes du Premier Testament nous offrent des moments plein de sens où Dieu révèle sa présence. On peut penser bien sûr au buisson ardent – mais aussi à ce moment où, répondant au souhait de Moïse, Dieu se montre, mais ne permet à son prophète de le voir qu’une fois qu’il est passé. (Exode 33) On ne réalise souvent la présence de Dieu que rétrospectivement.
C’est aussi ce que nous apprend Jacob, bien plus tôt, dans le livre de la Genèse : Jacob fait le célèbre rêve où une échelle relie le ciel et la terre, au sommet duquel Dieu lui parle. A son réveil, il s’écrie « Certainement, l’Eternel est en ce lieu et je ne le savais pas ! » (Genèse 28 :16) Une affirmation plus souvent vraie qu’on peut le penser.
Bonne galette à tous !
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