« Il fait
-25 en ce moment. Couvrez-vous entièrement après l’atterrissage de l’avion.
Vous sortirez de l’avion à l’air libre – pas de coursives. Couvrez votre
visage, vos mains ».
Irvin a suivi ces
recommandations quand il est arrivé à Utqiagvik
(Alaska), aussi appelé Barrow le 8 février. Le soleil avait seulement commencé à
réapparaitre quelques heures par jour après plusieurs semaines de nuit
continue.
Une célébration avait lieu, appelée “Messenger Feast” (Kivgiq dans la langue Native Inupiaq). Cette célébration rassemble les membres de la tribu Inupiaq à un moment de l’année où beaucoup d’activités, telle la pêche, sont impossibles.
Irvin était là,
rejoignant deux des plus hautes autorités de l’église presbytérienne, le
« stated clerk » Jay Herbert Nelson, et son prédécesseur, Gradye
Pearson. Le stated clerk est en quelque sorte l’adminstrateur en chef de l’église
et aussi son porte-parole.
Tous deux sont
venus apporter les excuses officielles de l’église, concrétisées par un vote
lors de l’Assemblée Générale de l’église en juin dernier. Ces excuses étaient accompagnées
de la dénonciation de la « doctrine of discovery ».
Ce concept, reconnu
par la Cour Suprême en 1823, affirmait que les nations Chrétiennes européennes assument
désormais « ultimate dominion » sur les terres ‘découvertes’ ;
il en résultait que les Indiens avait perdu leurs droits à vivre en souveraineté,
en tant que nations indépendantes. Il leur restait juste un droit d’occupation
de leurs terres.
Les églises se
sont partagées entre elles les territoires où envoyer leurs missionnaires. Malgré
de bonnes intentions pour la plupart d’entre eux, l’état d’esprit de l’époque était
fondé sur l’idée de la « Manifest Destiny », Dieu offrant cette terre
‘vierge’ aux européens pour qu’ils la fassent fructifier. Si les Natifs étaient
exterminés dans ce processus, c’était la volonté divine.
La “Manifest
destiny”, représentée ici sous les traits d’une femme blanche quasi angélique, apporte
le progres (le télégraphe et le train) dans son sillage tandis que les Natifs
et les bisons disparaissent dans l’ombre à son approche.
L’intention des églises
était de « sauver les hommes » en sacrifiant leur culture, et c’est
ainsi que des générations d’enfants Indiens ont été envoyés dans des
pensionnats où ils ont été dépouillés de leurs langues maternelles et de leurs
traditions. J’ai eu l’occasion de parler ici de ces «stolen generations»
et de ce qui en est résulté.
Ces presbytériens de l’extrême nord se sentent souvent isolés – géographiquement
ils le sont. Nelson les a encouragés à se souvenir de la présence divine,
toujours à nos côtés, et au cœur d’un moment historique dominé par la peur, de
garder confiance en Dieu. Une ovation lui a répondu.
(Pictures prises par Irvin et par Randy Hobson, photographe de la PC(USA).
(Pictures prises par Irvin et par Randy Hobson, photographe de la PC(USA).
No comments:
Post a Comment