Friday, February 3, 2017

Dire, au lieu de lire

Les sermons sont conçus dans le bureau du pasteur et naissent dans le sanctuaire, au moment du culte. C’est ce que nous dit Jerry Larson, instructeur de notre « workshop » de trois jours à Carefree, (Arizona).

Auteur du livre « Speaking the World Freely », Jerry explique sa méthode pour aider les pasteurs à « parler librement » au lieu de lire leur sermon. La méthode est simple : d’abord, écrire son sermon – une première étape que la plupart des pasteurs américains suivent de toute façon depuis leurs années d’études de théologie.

Ensuite, la veille ou le matin du culte, placez-vous en situation. C’est le moment de la répétition. Il s’agit, non pas de mémoriser le sermon, mais de le dire à plusieurs reprises, soulignant les mots importants dans son manuscrit, de façon à ce qu’il devienne si présent dans l’esprit du prédicateur que celui-ci pourra le raconter aux paroissiens, au lieu de lire les pages devant lui.

C’est un peu un saut dans le vide que de se détacher de ses notes à ce point, surtout quand on s'exprime dans une langue etrangère. Avoir une méthode est rassurant. Chacun des participants (nous étions neuf) ont travaillé avec Jerry sur un sermon qu’ils avaient préparé pour un culte prochain, et ont ensuite « dit » leur sermon devant le groupe. Une bonne expérience.

Les séries américaines, si populaires, ont des équipes de « writers » - au moins 10 personnes – pour 20 ou 30 minutes de show par semaine, a souligné Jerry. Les pasteurs préparent leurs sermons tout seul, tout au long de l’année. Et ils sont censés retenir toute l’attention des paroissiens, être profonds, imagés, inspirants mais avec des moments d’humour… « Vous ne trouvez ces exigences dans aucune autre profession ».


Jerry a insisté pour que nous applaudissions chacun de nos camarades. « Vous ne serez jamais applaudi au cours de votre vie professionnelle. Sauf ici, juste pour cette fois » Même si j’ai trouvé sympathique d’applaudir les uns et les autres – brillants pour la plupart – je ne suis pas sûre que ce soit indispensable. Après tout, lors du culte, l’audience ultime, ce ne sont pas les paroissiens. L’audience, c’est Dieu ! 

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