Sonny, dont j’ai évoqué la mort subite la semaine dernière, avait beaucoup d’amis. La plupart ne peuvent pas aller ce weekend à Spokane, où habite sa famille, pour assister à ses obsèques. Un mémorial aura lieu dans notre église lundi soir.
En attendant, nous avons remplacé notre étude biblique du mercredi soir par un rassemblement informel car le désarroi de tous ceux qui le connaissaient est perceptible. Nous avons mis le thermostat au maximum dans notre «fellowship hall», sans vraiment réussir à réchauffer cette grande pièce pleine de courants d’air. Nous avons installé les chaises en un large cercle. Au centre, Irvin a placé une petite table ronde, qu’il a recouverte d’une couverture Pendleton (épaisse couverture de laine aux motifs Indiens) sur laquelle il a posé une bougie.
Malgré le caractère spontané de notre rassemblement, plus de 40 personnes sont venues. Irvin a commencé la réunion en allumant une liasse tressée de «sweet grass», que l’on trouve dans les grandes plaines du Middle West et en Idaho. L’herbe séchée dégage une odeur douce qui rappelle un peu le réglisse et le tabac anglais. C’est une tradition Native destinée à purifier l’atmosphère dans les moments de deuils ou de transition difficile.
Irvin a ouvert la réunion avec une prière et il a invité chacun à prendre la parole s’il le souhaitait. Presque tous les présents se sont levés, les uns après les autres, pour raconter, parfois longuement, parfois en quelques phrases, comment ils avaient rencontré Sonny, et ce que son amitié représentait. Ses amis les plus proches ont mentionné le choc qu’a représenté la mort accidentelle de son fils, et leur inquiétude, ces derniers temps. Ils se demandent si Sonny n’avait pas recommencé à prendre certains médicaments qui ne lui étaient pas prescris, ce qui aurait pu avoir des conséquences fatales. Nous ne savons pas si c’est avéré. Nous avons juste entendu dire qu’une autopsie avait été ordonnée. Est-ce vrai, et si oui, quelles en sont les conclusions, nous ne savons pas.
Après plus de deux heures de partage, Irvin a chanté un hymne Nez Perce, et, sur la musique sereine d’une flute Native, il a rallumé la liasse de « sweet grass », et est passé devant chaque personne, pour que chacun puisse en recevoir les bénéfices.
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