Voilà, c’est officiel. Mercredi dernier, je suis devenue «inquirer» du Presbytery. Quand on veut devenir pasteur presbytérien, il faut être accepté dans le processus par le Committee on preparation in ministry (CPM)[1] et on devient «inquirer» dans un premier temps. To inquire signifie demander, examiner, investiguer. C’est un moment de réflexion pour l’impétrant qui explore sa foi et sa vocation sous la direction du comité. Il deviendra «candidate» dans un deuxième temps.
Ma situation est un peu inhabituelle : depuis plus de trois ans, j’ai fait partie du CPM. J’en rédige les comptes-rendus et je prépare les dossiers des candidats qui viennent chaque année faire le point avec le comité. Je ne souhaite pas en partir, mais puis-je être à la fois «inquirer» et chargée de suivre, via le comité, mes propres progrès et évolution ? Après réflexion, le comité a convenu que, du moment que je m’abstiens de voter sur toute question relative à mon dossier, et même sur toute décision qui peut avoir une incidence sur les «inquirers», je peux rester à bord.
Lors de sa consultation annuelle, le comité fixe des objectifs à l’aspirant pasteur. En ce qui me concerne, le comité m’a suggéré, entre autre, de rendre visite au club des « Toastmaster International ». Comme une rapide recherche internet me l’a confirmé, il s’agit - non d’apprendre à maitriser l’art de griller des tranches de pain – mais d’une association dont le but est de permettre à chacun d’améliorer ses talents oratoires en toutes circonstances.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, je me suis retrouvée dans la petite salle de réunion prêtée par une église épiscopale de Tacoma, en présence d’une douzaine de chaleureux participants.
On trouve des associations Toastmaster International un peu partout aux USA. Ces réunions sont chorégraphiées avec précision pour donner à chacun différentes occasions d’exercer son éloquence. Comme souvent aux USA, ces réunions sont à la fois conviviales – chacun s’appelle par son prénom, l’atmosphère est pleine de bonne humeur – et empreintes de formalisme.
La réunion commence rituellement par le serment de loyauté au drapeau, et suit un ordre du jour serré dans le but d’insérer en une heure de réunion une citation du jour, deux discours de 6 minutes soigneusement minutés et leur commentaires, et une table ronde sur un sujet donné, avec des questions spontanées qui doivent occasionner une réponse de deux minutes (montre en main). Le formalisme est présent tout au long de la session : chaque orateur, quelque soit la longueur de son intervention, est accompagné par des applaudissements vers le pupitre d’où il s’exprimera, et le président de la séance lui cède la place avec une poignée de main.
Et pour une française égarée dans le système presbytérien, c’est une opportunité stimulante pour s’exprimer en public dans une langue étrangère avec plus d'aisance.
[1] Voir le message “Committee on Preparation for Ministry”, en novembre 2008
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