Finalement le
jour est venu. Jeudi soir, Irvin était à peine revenu de Louisville où il a
failli rester bloqué a cause d’une tempête de neige approchante. Hier vendredi
matin, nous roulions vers l’Oregon. Près de Salem, nous avons fait connaissance
de Sally, dont la jolie petite chienne a eu une portée fin décembre. Et nous
avons rencontré Denali dont nous avions juste vu des photos jusqu'à présent.
Le fait de la
sentir dans mes bras, son museau contre mon cou, a déclenché une de ces tempêtes
chimiques dans mon cerveau – ocytocines ? J’ai senti un tel bonheur que,
tandis que j’embrassais son museau, j’aurais
pu m’imaginer flotter dans l’azur aussi légère qu’une bulle de savon. Sally
nous montrait differents papiers à signer – je n’ai jamais aussi distraite et avec
une interlocutrice moins honnête, et l’absence d’un mari à mes cotés, j’aurais
bien été capable de signer dans la foulée une reconnaissance de dette d’un
million de dollars voire une commande ferme pour une dizaine de dobermans livrables
dans la semaine…
Cela fait presque
10 ans que nous n’avons pas eu de chiot à la maison et ce qui nous a surpris le
plus… c’est à quel point elle est petite. Malgré son tempérament joyeux et
plein d’entrain, la voir si menue m’angoisse, une émotion que j’avais aussi ressentie
avec nos chiennes précédentes puis oublié. Elle est si vulnérable… j’ai hâte de
la voir grandir.
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