Monday, February 23, 2015

Embarquons pour le Carême

Il y a quelques jours, nous avons entamé le voyage du Carême, période d’introspection qui nous prépare à Pâques et à la résurrection du Christ. 

Tout commence par un culte, le soir du mercredi des Cendres,  au cours duquel chacun reçoit une marque sur le front - une croix tracée avec de la cendre, symbole de deuil et de dépouillement.

En anglais, le Carême se traduit par Lent – un vieux mot anglais pour le printemps, le moment où les jours « lengthen » autrement dit, rallongent.

A UPPC, mercredi dernier, le culte était à 19h. Les préparatifs du culte m’ont rappelé des souvenirs de Dubuque (Iowa) ou j’ai vécu deux ans. L’étudiant du séminaire chargé de préparer les cendres  s’inquiéta : elles etaient trop pâles, gris clair. Il eut une idée de génie : les mélanger avec du « tonner», autrement dit de l’encre d’imprimante. Il eut tout le loisir d’apprécier l’effet de sa trouvailles : l’exacte teinte sombre souhaitée sur le front des participants au culte, tenace, a refusé de disparaitre pendant plusieurs jours.

J’étais chargée d’ouvrir le service par la lecture d’un texte expliquant la symbolique des cendres. Prise d’une quinte de toux quelques instants plus tôt, j’avais fourre une pastille au miel dans ma bouche, et elle me gênait. Résultat : j’ai parlé avec ce qui a été perçu – et apprécié - comme une lenteur recueillie. A retenir.

A l’issue du culte, aux cotés de Aaron et de Taeler, munie d’un bol de cendres, j’ai trouvé émouvant de tracer une croix sur le front des paroissiens. Ce geste était accompagné de la phrase  «Remember you were dust and to dust you will return», que je répétais pour chacun se présentant devant moi. C’était un geste qui me mettait en contact plus étroit que jamais avec eux – les touchant sur le front, écartant une mèche de cheveux ou une frange. 

Et en même temps, cette phrase était le rappel de notre mortalité, une réalité que je n’ai pas l’habitude d’assener à mes interlocuteurs, surtout quand ils sont des enfants. Pourtant, cette réalité est apaisante. 

Une inquiétude saugrenue m’a soudain traversée. Etait-ce correct de dire «you will return» ? Aurais-je du dire «you shall return» ? (en fait les deux sont possibles dans ce contexte).

Le service s’est conclu dans le silence. 

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