Friday, December 3, 2010

La mort n’est rien


Un service pour mon oncle aura lieu à Saint Eustache, à Paris, samedi. J’y serai par la pensée –d’autant mieux que je connais bien cette grande église, j’ai fait partie de leur chorale pendant quelques années.

Ces jours ci, je me sens habitée par des souvenirs, le visage de mes cousins, le rire de mon oncle, des conversations communes. Les mots qui me viennent à l’esprit ont été écrits par Charles Péguy, à la mort de sa mère.

 La mort n’est rien,
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Ce que nous étions les uns pour les autres
Nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent.
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez,
Pensez à moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
Comme il l’a toujours été,
Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre.
La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié
Elle reste ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées
Simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends.
Je ne suis pas loin.
Juste de l’autre côté du chemin.

1 comment:

  1. Merci Anne-Cécile. Je t'écris plus longuement ce week-end, et je sais que ma mère prévoit de le faire aussi dès qu'elle refera surface

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