La dernière fois que je l’ai vu, c’était en 2005, lors de la soutenance de mon mémoire de maitrise, à la faculté de théologie de Paris, où ces photos ont été prises. Je soutenais mon mémoire, mais c’est moi qui étais soutenue par ma famille et mes amis. J’avais été touchée par sa présence et celle de ma tante en cette journée, et leur intérêt pour mon sujet.
Ces dernières années, je le savais malade. Quand j’ai appris en aout dernier la gravité de son état, j’étais en route pour une réunion de la session (conseil presbytéral) de First Pres, l’église où je faisais mon stage. La réunion se conclut par un moment de prière d’intercession et de partage. J’ai demandé des prières pour mon oncle Claude, et lors de la prière commune qui a suivi, j’ai senti une émotion que je n’avais pas vu venir me submerger – impossible à endiguer. Une fois la prière terminée, les participants ont réagi comme l’aurait fait un entourage français : ils ont été gentils et prévenants et ont fait mine de ne rien remarquer, m’encourageant à la perspective des examens d’ordination qui avaient lieu quelques jours plus tard. Au point que j’ai pensé en montant en voiture «j’espère qu’ils ne pensent pas que je pleurais à cause de ces examens…»
Mon oncle est mort mardi matin. La dernière conversation qu’il avait eue avec sa sœur, ma mère, il tenait la photo d’un de ses petits-enfants, et il la lui décrivait, lors d’une de ces conversations à bâtons rompus qu’ils avaient parfois, comme s’ils s’etaient quittés la veille.
Il s’appelait Claude Giordan. C’était mon oncle.
Claude, sur la tombe de son propre grand-pere, Francois Gfeller |
Merci Anne-Cécile, c'est bon de savoir que tu es avec nous dans ces moments
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