Bien sur, cela n’interdit pas à une certaine diversité de se glisser entre les gouttes.
Ainsi lundi dernier, les bourrasques de vent provenant d’une tempête du Pacifique ont parcouru notre état. Dès que nous avons entendu les avertissements de la météo et perçu les rafales contre la maison, nous avons su ce que cela voulait dire. Irvin a sorti les bougies et les lampes torches, j’ai mis la bouilloire sur le feu pour préparer un thermos.
Les lignes électriques sont toutes aériennes par chez nous. Par exemple, si la lumière est belle sur le Mont Rainier et que je veux prendre une photo, le seul endroit pour le faire est le petit parking d’un aérodrome local à 10 minutes de chez nous. Sinon, des poteaux et des câbles sont toujours dans le champ.
L’effet du vent sur ces installations, aidé ou pas par des branches d’arbres voisins, est prévisible et nous sommes rodés. Les lumières tressaillent une fois ou deux dans la soirée – nouvel indice de ce qui se prépare – et soudain c’est l’obscurité. Nous percevons des éclairs dans le lointain et comme ce n’est pas un orage, cela veut dire des transformateurs qui sautent. De nos précédentes expériences (dont la plus longue a duré trois jours) nous avons accumulé un certain savoir-faire et aussi des lampes torches de bon calibre. Leurs piles ont la taille d’un mini dictionnaire bilingue. Les bougies font une agréable lumière d’ambiance, les lampes torches servent pour se déplacer dans la maison. Nous avons une petite radio qui se recharge par manivelle – elle fait également lampe de poche (elle se vante aussi de pouvoir recharger les téléphones portables, mais nous n’avons pas trouvé comment).
L’absence de télévision et d’ordinateur incite à se coucher tôt tandis que la maison se refroidit lentement. On ne peut même pas compter sur des chiens réputés pour leur triple épaisseur de fourrure soyeuse pour rester au chaud : nos deux cockers se pelotonnent l’une contre l’autre au bout du lit sans se préoccuper de nous. On se sent aimé…
Au petit matin, l’épouse fidèle se lève et s’occupe des chiennes, se fait un thé chaud grace au thermos puis remonte à l’étage pour étendre deux couvertures de plus sur le mari endormi.
Finalement, le courant est revenu vers 15h – les joies élémentaires du quotidien nous sont rendues. Ah, le gai mouvement de l’interrupteur qui commande le plafonnier ! La douce voix désincarnée qui annonce «welcome» quand on arrive sur AOL ! Le plaisir simple du zappage de chaines de télévision !
Quelques jours plus tard, le vent a cédé la place à la neige qui tombe depuis hier dimanche. Un peu comme dans la région parisienne, le manque d’habitude créée une certaine confusion sur les routes, en particulier celles qui montent vers notre colline, dénivellation oblige.
Photographiquement parlant, ce type de conditions météo permet de se livrer à des défis artistiques qui restent partiellement irrésolus. Par exemple, prendre une photo couleur d’un cocker noir sur fond de neige.
Ces phénomènes atypiques peuvent se combiner : pour ce soir, on annonce toujours plus de neige ET des rafales de vent. Ça devrait etre intéressant…
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