Friday, April 24, 2009

Smoke Signals, le classique des classiques.

Smoke Signals était à l’affiche de notre soirée cinéma d’avril. Sorti en 1999, ce film a fait grand bruit. Son sujet n’est pas inédit : le parcours initiatique de deux jeunes Natifs qui traversent le pays jusqu'à Phoenix en Arizona pour y chercher les cendres du père de l’un d’eux.
Ce qui fit date, c’est que le scénariste, Sherman Alexie et le metteur en scène, Chris Eyre[1], étaient tous deux de «vrais» Natifs, ainsi que leurs acteurs.

Pour la première fois, les Natifs racontaient leurs propres histoires, après tant d’années où les films historiques ou contemporains parlaient d’eux sans leur donner la parole. Même les acteurs représentant des Indiens dans ces films ne l’étaient pas, souvent Mexicains, Italiens voire, pour les films les plus anciens, blonds aux yeux bleus tartinés de fond de teint.

Il se trouve que ce film est excellent et – que l’on soit Natif ou pas – on se retrouve dans ses personnages, la recherche obstinée de Thomas de donner un sens à ce qu’il vit en racontant des histoires souvent drôles, toujours inspirées, des histoires dont on comprend à la fin qu’elles ne sont pas toutes inventées ainsi que dans le refus tout aussi tenace de Victor, le fils du père disparu, d’admettre sa souffrance et les racines de son mal être.

Tous les Natifs que je connais ont vu ce film, souvent plusieurs fois, et prennent plaisir à en citer des passages. Irvin me disait l’avoir découvert dans un cinéma à Phoenix. «La scène où Thomas raconte - comme une saga héroïque - la façon dont la mère de Victor a partagé le fry bread pour que chacun puisse en avoir un morceau, – c’était tellement drôle. Nous étions tous morts de rire. Mais autour de nous, il y avait des spectateurs non Indiens. Ils ne riaient pas. Ils nous regardaient, perplexes, en se demandant ce qu’il y avait d’amusant dans cette scène…»

J’ai vu Smoke Signals en aout 1999, à Paris, deux semaines avant de partir pour les Etats Unis. Il est sorti sous le titre «Phoenix, Arizona». Je savais déjà que le séminaire de Dubuque, que je m’apprêtais à rejoindre pour une année universitaire, avait un programme Natif Américain. Le film m’a enchantée et je me souviens avoir pensé en le voyant «j’espère que j’aurais l’occasion de rencontrer des Indiens là bas…»

[1] Chris Eyre est aussi un des réalisateurs de la série “We Shall Remain” voir message du 14 avril.

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