Irvin est né en Idaho, mais ni lui ni ses frères et sœurs n’ont pu etre enrôlés dans la tribu Nez Perce : la mère de Eloïse était Norvégienne. Il y avait aussi un ancêtre français Canadien du coté paternel. Eloïse n’a donc pas pu léguer à ses enfants le quart de sang Nez Perce suffisant pour etre admis. Ils se sont tournés vers l’Arizona.
La Gila (se prononce ‘ila) River Indian Community, officiellement créée en 1939, est située sur une réserve de 580 miles carrés au sud de Phoenix. Cet espace a été habité par les Akimel O’otham depuis plus de 2000 ans. Pendant des générations, les Pimas ont pratiqué l’agriculture en se servant de l’eau abondante provenant de la rivière Gila, qui était l’affluent le plus important du fleuve Colorado – le fleuve dont l’érosion a créé le Grand Canyon. Ils faisaient pousser du maïs, des haricots, des courges, des melons, des agrumes, du coton.
La ruée vers l’or vers la Californie au milieu du 19eme siècle a fait venir une importante population dans la région. Les frontières de la réserve actuelle ont été dessinées en 1853, autour des rives de la Gila River. Mais les familles qui se sont installées en amont ont commencé à divertir de plus en plus d’eau et bientôt le cours de la rivière n’a plus permis de soutenir les plantations de la réserve. Le désert s’est répandu. Une partie des Natifs se sont installés plus à l’est, près de la Salt River, affluent de la Gila, créant une nouvelle communauté Pima.
Les champs sont devenus des déserts. Le gouvernement a envoyé des rations – de la nourriture grasse et de mauvaise qualité. La santé des Natifs a été durablement impactée : devenus brusquement sédentaires, dépendants d’une alimentation totalement différente, le taux d’obésité a soudain explosé. Aujourd’hui, la tribu Pima est aussi le peuple qui a le taux de diabète le plus élevé du monde.
Mais cette nation est pleine de ressources. Les Pimas, qui forment la Gila River Indian Community avec les Maricopa, une tribu distincte deplacée il y a deux siecles, ont petit à petit travaillé à de nouveaux projets d’irrigation et des champs de coton, des orangeries sont aujourd’hui de nouveau présents sur la réserve.
Ils ont ouvert des casinos qui ont prospéré, et réinvestissent les profits avec une vision à long terme, prévoyant que cette manne peut s’évaporer d’un jour a l’autre, comme ce fut le cas de la rivière Gila. Ils ont construit des hôpitaux et des centres de dialyse à la pointe du progrès, mettent des bourses à la disposition de ceux qui veulent étudier- les universités américaines sont hors de prix.
Avec le partenariat de grands hôtels, ils ont créé des stations balnéaires (‘resorts’ comprenant terrain de golf, centre d’équitation, spas…) dont l’architecture se fond dans le desert sans le heurter. Et les membres de la tribu y bénéficient d’importants discounts. Le Sheraton de Wild Horse Pass est ainsi devenu notre lieu de résidence habituel quand nous venons à Phoenix.
Le peuple de la rivière sait s’adapter au changement et voir loin.
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