Retrouver un ami que
l’on n’a pas vu depuis 20 ans après un vol Seattle/Paris de 9 heures est une leçon
d’humilité. Je sors toujours de ces vols
pâle et fripée, avec
cette fatigue qui donne l’impression qu’on flotte à l’intérieur de son propre
corps… Et je n’ai pas rajeuni, évidemment, depuis la fin du siècle dernier, l’époque
où j’étais étudiante avec Pierre à la faculté protestante de théologie de
Paris.
Pierre est aumonier à l’aéroport
Charles de Gaulles et il est étonnamment semblable à lui-même. Même sourire éclatant,
même silhouette élancée pourvue de longues jambes qui lui permettent aujourd’hui
d’accompagner les âmes égarées vers leur porte d’embarquement et/ou le rivage
du réconfort spirituel. Nous nous étions donnés rendez-vous via la messagerie
de Facebook.
- Tu n’as
pas du tout changé ! a-t-il déclaré, établissant d’une phrase qu’il était à
la fois un gentleman plein de tact et un sacré menteur.
Nous nous sommes retrouvés
devant un petit-déjeuner dans la vaste cafeteria du personnel où nous sommes entrés
par une porte blanche sans aucun signe apparent.
Pierre parle anglais
couramment. Irvin a expliqué son travail au sein de l’église presbytérienne où
il soutient les églises Natives où qu’elles se trouvent aux USA, et Pierre nous
a demandé si nous avions entendu parler des Indiens Toba.
Pierre a passé un an en
Argentine pendant le cours de ses études et c’est là-bas qu’il a appris l’histoire
de cette tribu Native qui a découvert l’Evangile grâce a un missionnaire itinérant
qui a su communiquer avec eux sa passion pour Jésus.
Les missionnaires qui
ont suivi et pensaient « tout leur apprendre » ont été accueillis
avec des requêtes très précises. « Nous sommes déjà organisés en paroisses
mais nous avons besoin d’en savoir plus sur la Bible ».
« Ce sont les
Tobas qui nous christianisent » a commenté l’un de ces missionnaires,
impressionné.
Pierre a écrit son mémoire
de maitrise sur les Toba, et en anglais ! Irvin et moi avons hâte de le
lire.
Pierre n’est pas seul
dans cet aéroport de 32 kilomètres de superficie. Un imam, un rabbin, un prêtre
et plusieurs pasteurs veillent avec lui en bonne intelligence sur les voyageurs
et ceux qui travaillent sur les lieux, n’hésitant pas à parcourir des kilomètres
pour se trouver là où ils peuvent être utiles[1].
Savoir qu’ils sont présents
tous les jours au milieu du stress, de l’inquiétude et des drames qui peuvent
se produire est réconfortant…
Belles retrouvailles bien racontées.
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