Tuesday, March 14, 2017

Un vide à préserver

Dimanche dernier, il y a à peine plus d’une semaine, nous apprenions la mort de Matthew, le neveu d’Irvin. Il avait été retrouvé mort le matin même. Il avait 43 ans. Stupeur et tristesse.

Matthew avait été le « best man » d’Irvin à notre mariage (son témoin) Irvin avait présidé à son mariage. Il habitait le Kentucky avec sa famille – Irvin l’avait vu en novembre dernier, lors d’un de ses fréquents voyages à Louisville où se trouve le siège de notre église nationale. Irvin devait retourner à Louisville dans les jours qui suivaient, et il a aussi présidé à ses obsèques. Il est rentré avant-hier.

Au moment  Irvin terminait son voyage de retour, j’étais à UPPC pour aider aux obsèques d’un jeune homme de 25 ans. Il était connu et aimé dans cette grande eglise et le sanctuaire, qui peut contenir 800 personnes, était plein.

Le Pasteur Aaron, dans son sermon, eut le bon sens de parler de la douleur et du deuil en évitant les lieux communs souvent prononcés en présence de tels drames. Il cita le théologien allemand Dietrich Bonhoeffer :

« Rien ne peut remplacer l’absence de quelqu’un que nous aimons, et lui chercher un substitut serait mal venu. Nous devons simplement tenir bon et traverser l’épreuve. Cela semble insurmontable au début mais en même temps, c’est une grande consolation. La béance qui demeure préserve les liens qui nous unissent. C’est absurde de dire que Dieu remplit ce vide. Dieu ne le remplit pas. Au contraire, il le maintient vide et ainsi nous aide à maintenir en vie notre relation avec celui que nous avons perdu, même si la douleur en est le prix. »
"Nothing can make up for the absence of someone we love, and it would be wrong to try to find a substitute; we must simply hold out and see it through. That sounds very hard at first, but at the same time it is a great consolation. It remains unfilled, preserves the bonds between us. It is nonsense to say that God fills the gap. God does not fill it, but on the contrary, he keeps it empty and so helps us to keep alive our former relationships with each other, even at the cost of pain.”
La mort est le point ou l’amour et de la douleur convergent, ajoute l’auteur Philip Yancey.

Au petit matin, avant de prendre son avion pour Seattle, Irvin s’est arrêté au cimetière où Matthew avait été enterre deux jours plus tôt. Le soleil se levait. 



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