«Chance !
Votre manche compressante a été livrée !» C’est ce que m’a annoncé Bridget,
la kiné, lundi avec un large sourire. Un léger retard ne m’aurait pas contrariée,
il fait si chaud cette semaine.
Je ne savais même
pas que les manches compressantes existaient avant que Bridget ne les
mentionne. Ils permettent de limiter l’accumulation de fluides qui ne sont pas
filtrés comme ils le devraient par les ganglions lymphatiques. La moitié d’entre
eux ont été prélevés l’an dernier pour vérifier si le cancer les avait atteint
(heureusement, non). Les autres ont été endommagés par la radiothérapie.
Bridget m’avait
montré des modèles, beiges et épais – et je me suis imaginée avec l’apparence d’un
bras artificiel. Je suis allée me promener sur internet, où j’ai vu des modèles
bien plus avenants, de couleurs vives, parfois avec toutes sortes de motifs. J’ai vu la chose avec
une perspective à la Gilda, la manche comme accessoire sexy. J’ai choisi un modèle
noir plutôt que beige.
Petit inconvénient,
depuis cette recherche, dès que je vais sur Facebook, des pubs pour des bas et
autres accessoires compressants apparaissent de tous cotés !
Bon, il faut se
rendre à l’évidence, comme son nom l’indique, la manche compresse. Je dois
porter aussi une sorte de mitaine qui évite à la main d’enfler pendant le port
de la manche. L’enfilage ne va pas de soi. Enlever la chose à la fin de la journée
apporte un soulagement ainsi que des petits bruits de succion, rien de
comparable à Gilda, a moins que l’on
imagine une parodie de la célèbre chorégraphie autour d’un gant de soie. En
fait, mon bras ressemble à un ninja à lui tout seul.
Une fois en
place, la manche se fait oublier… sauf s’il fait vraiment chaud. Et dans ces
cas la, désolée, manche ninja, tu resteras au placard.
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