Tuesday, February 5, 2013

Rebondissement


Ah, ces films à suspense américains !!! A la première accalmie, on sait qu’un rebondissement va surgir, alien mangeur de chair humaine s’extirpant des intérieurs d’un astronaute accueillant, ou zombie apparaissant à une fenêtre voisine sur fond de soudaine musique stridente. 

Je ne pensais pas vivre l’equivalent d’un de ces rebondissements dans mon parcours médical. J’en étais à me préparer pour la chimio, qui devait commencer hier lundi. J’avais rendez-vous avec ma cancérologue vendredi soir dans ce but, et je devais la revoir lundi matin. Ce suivi me donnait l'impression qu'on me préparait à un voyage dans l'espace. 

Vendredi soir, la cancérologue commença par une bonne nouvelle : les six ganglions lymphatiques prélevés lors de l’insertion du cathéter etaient tous impeccables. Pas de cancer. Restait le résultat de l’IRM de l’abdomen que j’avais subi la veille, qu’elle venait de recevoir et qu’elle a ouvert sur son ordinateur en notre présence.

Cette IRM avait été prescrite parce que le scanner montrait une zone d’ombre sur mon foie et ma vésicule biliaire – une ombre, peut-être un kyste, sur chacun de ces organes, ne réagissant pas sur le scanner comme une tumeur cancéreuse le ferait. Elle avait néanmoins voulu voir la zone de plus pres, d’où l’IRM. Elle a lu le rapport et est restée silencieuse quelques instants. Le rapport indiquait que ces tumeurs pouvaient être malignes, malgré leur silence sous scanner.

Apres consultation d’un autre de ses collègues, la décision a été prise : aller voir. La chimio a été reportée. A la place, lundi matin, Irvin et moi sommes arrivés tôt le matin à l’hôpital du Bon Samaritain, «Good Sam», ou j’avais fait mon premier stage d’aumônier l’été 2011. 

Au programme, une biopsie sous anesthésie locale. Nous pensions que ce serait l’affaire d’une heure – Irvin avait amené de la lecture et pensait m’attendre dans la salle d’attente. «Oh, non. On vous garde 5 heures !» a expliqué l’infirmière. «On vous prépare, la procédure dure 40 minutes, et ensuite, vous restez allongée sur le coté droit, à vous reposer, le temps qu’on soit sur qu’il n’y a pas d’hémorragie.» 

J’étais impressionnée, mais finalement l’expérience a eu de bons cotés. Bon, j’aurais préféré ne pas etre aussi consciente pendant la biopsie – voir dans mon champs de vision le radiologue une longue seringue à la main prêt à ponctionner  était un peu alarmant, même dans la légère brume qui environnait mon esprit. 

Mais la période de récupération a été paisible. Pas de nausée – j’avais été pré-médiquée par l’infirmière à qui j’avais parlé de mes mésaventures récentes –je n’avais même pas mal, malgré l’avertissement du radiologue que ce serait «inconfortable» mot code utilisé souvent par la faculté pour parler de douleur. J’ai bavardé agréablement avec l’infirmière, j’ai somnolé et je suis rentrée ravie de constater que les médicaments anti-nausées marchent – je vais en avoir besoin pendant la chimio.

Ce matin, je me sentais en forme. Je n'avais pas encore le droit de me doucher (ce sera pour ce soir) - mon abdomen est bleu Schtroumpf sur le coté droit, c'est la couleur du désinfectant - et les incisions sont toutes petites, couvertes par deux petits sparadraps carrés et des traces de marqueurs.

J’aurai les résultats demain mercredi – un nouveau rendez-vous avec la cancérologue. A suivre… 

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