Ah, ces films à
suspense américains !!! A la première accalmie, on sait qu’un
rebondissement va surgir, alien mangeur de chair humaine s’extirpant des intérieurs
d’un astronaute accueillant, ou zombie apparaissant à une fenêtre voisine sur
fond de soudaine musique stridente.
Je ne pensais pas vivre l’equivalent d’un
de ces rebondissements dans mon parcours médical. J’en étais à me préparer pour
la chimio, qui devait commencer hier lundi. J’avais rendez-vous avec ma cancérologue
vendredi soir dans ce but, et je devais la revoir lundi matin. Ce suivi me donnait l'impression qu'on me préparait à un voyage
dans l'espace.
Vendredi soir, la cancérologue
commença par une bonne nouvelle : les six ganglions lymphatiques prélevés
lors de l’insertion du cathéter etaient tous impeccables. Pas de cancer.
Restait le résultat de l’IRM de l’abdomen que j’avais subi la veille, qu’elle
venait de recevoir et qu’elle a ouvert sur son ordinateur en notre présence.
Cette IRM avait été prescrite parce que le
scanner montrait une zone d’ombre sur mon foie et ma vésicule biliaire – une ombre,
peut-être un kyste, sur chacun de ces organes, ne réagissant pas sur le scanner
comme une tumeur cancéreuse le ferait. Elle avait néanmoins voulu voir la zone
de plus pres, d’où l’IRM. Elle a lu le rapport et est restée silencieuse
quelques instants. Le rapport indiquait que ces tumeurs pouvaient être malignes, malgré
leur silence sous scanner.
Apres
consultation d’un autre de ses collègues, la décision a été prise : aller
voir. La chimio a été reportée. A la place, lundi matin, Irvin et moi sommes arrivés
tôt le matin à l’hôpital du Bon Samaritain, «Good Sam», ou j’avais fait mon
premier stage d’aumônier l’été 2011.
Au programme, une biopsie sous anesthésie
locale. Nous pensions que ce serait l’affaire d’une heure – Irvin avait amené
de la lecture et pensait m’attendre dans la salle d’attente. «Oh, non. On vous
garde 5 heures !» a expliqué l’infirmière. «On vous prépare, la procédure
dure 40 minutes, et ensuite, vous restez allongée sur le coté droit, à vous
reposer, le temps qu’on soit sur qu’il n’y a pas d’hémorragie.»
J’étais impressionnée,
mais finalement l’expérience a eu de bons cotés. Bon, j’aurais préféré ne pas
etre aussi consciente pendant la biopsie – voir dans mon champs de vision le
radiologue une longue seringue à la main prêt à ponctionner était un peu alarmant, même dans la légère
brume qui environnait mon esprit.
Mais la période de récupération a été paisible.
Pas de nausée – j’avais été pré-médiquée par l’infirmière à qui j’avais parlé
de mes mésaventures récentes –je n’avais même pas mal, malgré l’avertissement
du radiologue que ce serait «inconfortable» mot code utilisé souvent par la faculté
pour parler de douleur. J’ai bavardé agréablement avec l’infirmière, j’ai
somnolé et je suis rentrée ravie de constater que les médicaments anti-nausées
marchent – je vais en avoir besoin pendant la chimio.
Ce matin, je me sentais en forme. Je n'avais pas encore le droit de me doucher (ce
sera pour ce soir) - mon abdomen est bleu Schtroumpf sur le coté droit,
c'est la couleur du désinfectant - et les incisions sont toutes petites,
couvertes par deux petits sparadraps carrés et des traces de marqueurs.
J’aurai
les résultats demain mercredi – un nouveau rendez-vous avec la cancérologue. A
suivre…
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