Saturday, February 23, 2013

Le début du voyage


Au début, c’est un peu comme quand on conduit sa voiture dans un lavage automatique. Rien ne se produit pendant les premières secondes, mais on entend la pression de l’eau qui s’accroit avant qu’une  forêt de balai-brosses n’entre en action. 

Les deux premiers jours après la chimio, c’était un peu ce que je ressentais – l’impression d’un bourdonnement d’énergies diffuses et désordonnées dans mon corps, un malaise que je n’arrivais pas à définir. Lundi, j’avais reçu les produits sans ressentir d’allergies ou de migraine – la séance avait duré 6 heures, au lieu des 3 heures prévues. C’était la première séance donc on a commencé par m’injecter une solution saline puis le médicament contre les nausées  avant de passer à la chimio proprement dite. Le lendemain, c’était la piqure pour «booster» mes globules blancs.

Les effets secondaires ont fini par me rattraper deux jours plus tard. La moelle épinière, sollicitée pour produire ces globules blancs,  provoque des douleurs diffuses dans les os, et on a l’impression qu’on a la grippe. Par ailleurs, j’ai pu mesurer l’exactitude des avertissements donnés : la peau et l’appareil digestif sont en première ligne. Jeudi, des plaques rouges ont envahi mes joues. Je n’entrerai pas dans les détails pour l’appareil digestif, mais j’ai pris la nouvelle habitude de boire tout au long de la nuit par petites gorgées, tellement je me sens déshydratée le reste de la journée.

Et puis, le weekend est arrivé et je me suis sentie mieux. Suffisamment bien pour articuler avec sagacité comment «les thèmes centraux de mon héritage religieux et mon appréhension théologique du monde informent mon ministère» autrement dit, rédiger l’évaluation finale de la deuxième unit de ma residency, qui était due le mardi suivant. La chimio a commencé – et la vie continue. 


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