Au début, c’est un peu comme quand on conduit sa voiture
dans un lavage automatique. Rien ne se produit pendant les premières secondes,
mais on entend la pression de l’eau qui s’accroit avant qu’une forêt de balai-brosses
n’entre en action.
Les deux premiers jours après la chimio, c’était un peu ce
que je ressentais – l’impression d’un bourdonnement d’énergies diffuses et désordonnées
dans mon corps, un malaise que je n’arrivais pas à définir. Lundi, j’avais reçu
les produits sans ressentir d’allergies ou de migraine – la séance avait duré 6
heures, au lieu des 3 heures prévues. C’était la première séance donc on a
commencé par m’injecter une solution saline puis le médicament contre les nausées
avant de passer à la chimio proprement
dite. Le lendemain, c’était la piqure pour «booster» mes globules blancs.
Les effets secondaires ont fini par me rattraper deux
jours plus tard. La moelle épinière, sollicitée pour produire ces globules
blancs, provoque des douleurs diffuses
dans les os, et on a l’impression qu’on a la grippe. Par ailleurs, j’ai pu
mesurer l’exactitude des avertissements donnés : la peau et l’appareil
digestif sont en première ligne. Jeudi, des plaques rouges ont envahi mes
joues. Je n’entrerai pas dans les détails pour l’appareil digestif, mais j’ai
pris la nouvelle habitude de boire tout au long de la nuit par petites gorgées,
tellement je me sens déshydratée le reste de la journée.
Et puis, le weekend est arrivé et je me suis sentie
mieux. Suffisamment bien pour articuler avec sagacité comment «les thèmes
centraux de mon héritage religieux et mon appréhension théologique du monde
informent mon ministère» autrement dit, rédiger l’évaluation finale de la deuxième
unit de ma residency, qui était due le mardi suivant. La chimio a commencé – et
la vie continue.
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