Ce n’est pas
facile de dire au revoir à une chevelure qui depuis des années me tient chaud
et m’abrite du regard du monde. On m’a prévenue : la chimio n’a
pas de discernement. Deux semaines après la
première chimio, les cheveux tombent. Ce sera dans quelques jours.
On m’a conseillé de
couper la chevelure très court avant la chute annoncée. C’est moins
traumatisant de perdre un petit centimètre plutôt que de longues mèches. Je
disais à mes amis avant le début du traitement : regardez-les bien, c’est
leur tournee d’adieux !
Et puis, vendredi
dernier, sur la recommandation du Cancer center, je suis allée dans ce salon a
Puyallup, qui donne des coupes gratuites aux gens dans ma situation – pas tant
pour faire des économies, que pour me trouver entre les mains de quelqu’un qui
aurait l’habitude. C’était une bonne idée. Amber, la jeune femme qui s’est occupée
de moi, était gentille et professionnelle. Je pensais avoir en moi une bonne
dose de détachement, me rappelant a intervalles réguliers «ils repousseront» et
«rappelle-toi : tu n’as pas de métastase au foie !».
Pourtant, lors
des premiers coups de ciseaux, je me suis mise à pleurer. Amber a été parfaite :
attentionnée mais continuant à travailler avec précision sans se laisser gagner
par mon émotion. Au bout de quelques minutes, je me suis sentie mieux, soulagée
en fait. Une nouvelle étape de franchie.
Et c’est l’occasion
de faire face à de nouvelles situations : les courants d’air autour de mon
cou et de mes oreilles, qui n’ont jamais été dénudés ainsi. Or je dois faire en
sorte de ne pas prendre froid : mes globules blancs sont imprévisibles. Dans
un Walgreens (pharmacie/petite surface de proximité) voisin, j’ai trouve
plusieurs bonnets. Mon préféré couvre bien les oreilles et a même des petites
oreilles d’ours en prime ! Me voila prête à
hiberner jusqu’au printemps.
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