Ne pas être du matin signifie bien des arrachements douloureux au jour le jour. Il faut s’extraire de l’énergie du milieu de la nuit pour se contraindre à se coucher avant l’aube. Le réveil sonne toujours trop tôt, claironnant le moment où il faut se soustraire au moelleux du lit et à la tendresse d’un jeune chien exquisément abandonné dans l’espace entre vos pieds.
Ainsi commence une nouvelle journée marquée par la recherche d’énergie pour faire fonctionner le moteur qui vous propulse d’une activité a l’autre… jusqu’au soir où tout devient plus léger et où on peut rattraper un peu la lenteur d’exécution des heures précédentes.
Est-il besoin de préciser ce que je pense du passage à l’heure d’été, qui escamote une précieuse heure de nuit ? Ici, le rite cruel a lieu deux semaines plus tôt qu’en France, deux semaines pendant lesquelles dix heures séparent mes deux pays et non neuf.
Si vous vous trouvez sur le sol américain lors de ce changement, vous entendrez parler de «spring forward» or "ahead" (bondir en avant) ou de «fall back» (tomber en arrière) selon la période de l’année. C’est un peu déroutant pour l’étranger non averti mais bien typique de l’esprit pratique et ludique des américains. Au printemps (spring, donc) on avance ses pendules d’une heure, il s’agit donc d’un bond en avant. A l’automne (Fall en anglais) c’est le contraire donc les aiguilles reviennent sur leurs pas.
Bondir en avant… sans entrer dans les détails, je peux révéler que, ce matin, quand le réveil a sonné à 6h30 comme tous les dimanches, donc 5h30, je ne ressemblais en rien à une grenouille enjouée.
En revanche, maintenant que nous approchons de minuit, le monde m’appartient et la nuit est douce.
ouaip, nous c'est à la fin du mois, et je peste tous les ans contre cette aberration biologique...
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