Sunday, January 9, 2011

104 ans de sagesse


En arrivant à l’hôpital de Puyallup appelé «Good Samaritan» (et surnommé Good Sam par tous) ce soir là, je me sentais fatiguée et un peu désorientée. Je venais rendre visite à une dame de First Pres en remplacement de Sue, qui avait pris quelques jours de vacances avant le Nouvel an.
La journée avait été très pleine, j’en étais à préparer un diner à emporter dans un slow cooker pour les membres de notre session (conseil presbytéral) qui se réunissait ce soir là, il faisait déjà nuit et il pleuvait… mais dès que j’avais su que Ruth était a l’hôpital, j’étais décidée à y faire un saut. Ruth a 104 ans, et même si elle fait 20 ans de moins que son âge, je ne voulais pas regretter d’avoir remis ma visite au lendemain.

L’hôpital est en travaux – la construction d’une aile entière se termine – et un jeune bénévole m’a accompagnée dans les labyrinthes de couloirs jusqu'à sa chambre, dans le service de cardiologie. Ruth était assoupie. Je me suis assise à son chevet, me demandant quoi faire. Je ne voulais pas la réveiller – faire sursauter une centenaire au cœur fragile n’est peut etre pas la meilleure idée qu’une apprentie pasteure peut avoir.

Quelques minutes plus tard, un médecin est venu parler à sa voisine de chambre et Ruth a ouvert les yeux. Je me suis placée dans son champ de vision, elle m’a aperçue et a souri. Nous avons bavardé – son hospitalisation avait été causé par des difficultés respiratoires mais elle se sentait déjà mieux.

Nous avons parlé de Puyallup où elle a vécu toute sa vie, de mon église, Indian Fellowship, qu’elle connaissait «le bâtiment a été construit après la deuxième guerre mondiale, je crois» s’est-elle rappelé, ce qui est exact, et je sentais que l’époque de la deuxième guerre mondiale pour elle était un passé relativement proche, un peu comme les années 90 pour moi.

Pendant que nous parlions, j’ai réalisé que je me détendais et que je passais grace à elle un bon moment au milieu de cette journée bousculée. J’étais venue la distraire et la réconforter, mais c’est l’inverse qui se produisait. «J’espère que je ne vais pas etre obligée de déménager, a soupiré Ruth, qui vit seule dans un appartement accessible seulement par un escalier. J’ai de la chance d’avoir l’église, j’y marche tranquillement le dimanche matin, j’ai tant d’amies la bas. Je crois que c’est pour ca que je vis toujours. J’aime la compagnie des gens.»

I enjoy people… un des secrets de la longévité ?

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