Bien que situé sur une planète lointaine, et au milieu de superbes extraterrestres bleus, on se sent très vite en terrain connu dans Avatar. Les «gentils» sont attachants. Les méchants sont coriaces et retors à souhait.
L’histoire est une sorte d’adaptation libre de «Danse avec les Loups», avec une fin plus optimiste, comme une revanche sur l’histoire américaine. Les aliens ont de nombreux traits communs avec les Indiens : cheveux longs, osmose avec la nature, mêmes cris enthousiastes quand ils enfourchent une monture. Et bien sur, le héros tombe amoureux de la fille du chef…
Ce film est une sorte de parfaite antithèse de «District 9» que nous avons vu en DVD il y a quelques jours. Dans District 9, on ne quitte pas la Terre – ce sont les extraterrestres qui viennent à nous - mais on n’éprouve pas le confort familier qu’inspire Avatar – on n’a aucune idée de la direction que va prendre l’histoire. Les aliens ne sont ni beaux ni exotiques, mais vaguement repoussants - ils ressemblent à des insectes, ou a des crevettes – et ils sont confinés dans une sorte de bidonville en Afrique du Sud...
Le héros n’est pas sympathique, mais on suit ses pérégrinations avec une fascination horrifiée. Au fur et à mesure que sa vie déraille, qu’il perd son statut protecteur d’homme et qu’il s’allie avec un alien pour survivre, il devient humain, plus que ses anciens collègues qui le poursuivent avec un acharnement proche du sadisme. Etre humain, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui nous pousse à agir «humainement» ?
Dans ces deux films, les minorités opprimées du passé inspirent des visions d’être venus d’ailleurs, fascinants, d’abord incompréhensibles puis inspirant des sentiments fraternels. Leur rôle semble etre avant tout de confronter le héros avec ses contradictions avant de l’encourager à se dépasser et a s’accomplir en devenant leur sauveur improbable.
Que ferions-nous sans les extraterrestres pour nous sauver de nous-mêmes ?
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