Anna Jarvis |
Imaginez que vous créez quelque chose de nouveau, avec
grand succès : tout le pays l’adopte en quelques années. Mais vous passez
tout le reste de votre vie – plus de 30
ans - à vous battre contre votre création, ce qu’elle est devenue, au point que
vous êtes arrêtée pour « disturbing the peace » peu de temps avant de
mourir.
C’est ce qui est arrivée à Anna Jarvis, et c’est l’histoire douce-amère de la fête
des mères aux USA.
La mère d’Anna Jarvis était une ardente pacifiste qui se préoccupait
des blessés de guerre quelque soit leur nationalité. L’année de sa mort, 1905,
sa fille commença à faire campagne pour la création d’un jour consacré à « la personne qui aura plus fait pour
vous que quiconque » autrement dit, la mère de chacun.
Pour continuer l’œuvre de sa mère, elle fonda un club, « Mother's Day Work Club », dont le but était de contribuer aux questions de santé public. Le mouvement se progagea.
En 1914, le Président des USA, Woodrow Wilson, signa une
proclamation pour instituer « Mother’s day » le deuxième dimanche du
mois de Mai. Anna Jarvis exprima clairement qu’il s’agissait bien de
« Mother’s day » : célébrer sa propre mère, et non les mères en général, ;
« Mother’s Day » et non « Mothers’ Day ».
Le succès fut immédiat : offrir des œillets à sa mère
("carnation" en anglais, la fleur préférée de la mère d’Anna Jarvis) avec un petit mot reconnaissant
devint une tradition nationale.
Rapidement, la compagnie Hallmark (qui existe
toujours) proposa à la vente des cartes toutes faites pour the « Mother’s Day »
qui trouvèrent des preneurs de plus en plus nombreux chaque année – au grand
chagrin de Anna Jarvis.
C’était la trahison de son idéal : ce jour devait être l’occasion où jamais de mettre en mots la gratitude
que chacun devait éprouver pour sa mère, non une aubaine pour des commerçants !
Anna Jarvis décida de boycotter la célébration, essaya de l’abolir et poursuivit
en justice les commerçants qui tiraient profit de « Mother’s Day ».
Quand, dans les années 40, les œillets traditionnels
furent vendus au profit de l’association patriotique "American War Mothers", à l’opposé
des convictions de la mère d’Anna Jarvis, celle-ci, furieuse provoqua un
scandale qui lui valut d’etre arrêtée pour « disturbing the peace ». Elle
mourut plus tard cette année là.
La fête des Mères version américaine a toujours lieu le deuxième
dimanche du mois de Mai, l’occasion de cadeaux, de cartes souvent estampillées
Hallmark, de célébration de nos mères autour de brunch dans des restaurants
et de moments où la reconnaissance et la joie d’etre ensemble sont fêtées.
C’était
dimanche dernier, le 14 mai, cette année et voici la petite moisson que j’ai
faite sur facebook, d’images qui m’ont fait sourire et parfois réfléchir.
Une photo que j’ai vue plusieurs fois sur le profil d’amis
Natifs :
Voici
Peggy, une des Elders de la church of the Indian fellowship. Elle
est mariée à l’oncle d’Irvin, Charlie. Peggy et Charlie sont un peu nos “anges
gardiens”, ils habitent non loin de chez nous et leur présence a souvent été secourable.
Ils ont 4 enfants et 14 petits- enfants, lesquels ont créé ce t-shirt pour leur
grand-mère.
Ce panneau m’a aussi fait sourire – si vrai !
Il y a bien sur beaucoup d’humour qui rejaillit ce jour là,
à propos des enfants insatiables et des mères qui utilisent toute leur créativité
pour avoir quelques minutes de répit…
Et l’utilisation d’images un peu anciennes pour se moquer
gentiment des meres trop parfaites…
Et des mères qui nous protègent contre tout danger,
possible ou potentiel, en toute éventualité…
Finalement, voici l’image que j’ai mise sur ma propre
page sur Facebook. Nos relations de familles sont les plus profondes et les
plus complexes. Et ce jour qui devrait etre joyeux parfois rafraichit des blessures anciennes.
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