Il y a quelques
jours, nous avons entamé le voyage du Carême, période d’introspection qui nous
prépare à Pâques et à la résurrection du Christ.
Tout commence par un culte, le
soir du mercredi des Cendres, au cours duquel
chacun reçoit une marque sur le front - une croix tracée avec de la cendre,
symbole de deuil et de dépouillement.
En anglais, le Carême
se traduit par Lent – un vieux mot anglais pour le printemps, le moment où les
jours « lengthen »
autrement dit, rallongent.
A UPPC, mercredi
dernier, le culte était à 19h. Les préparatifs du culte m’ont rappelé des
souvenirs de Dubuque (Iowa) ou j’ai vécu deux ans. L’étudiant du séminaire
chargé de préparer les cendres s’inquiéta :
elles etaient trop pâles, gris
clair. Il eut une idée de génie : les mélanger avec du « tonner»,
autrement dit de l’encre d’imprimante. Il eut tout le loisir d’apprécier
l’effet de sa trouvailles : l’exacte teinte sombre souhaitée sur le front
des participants au culte, tenace, a refusé de disparaitre pendant plusieurs
jours.
J’étais chargée
d’ouvrir le service par la lecture d’un texte expliquant la symbolique des
cendres. Prise d’une quinte de toux quelques instants plus tôt, j’avais fourre
une pastille au miel dans ma bouche, et elle me gênait. Résultat : j’ai
parlé avec ce qui a été perçu – et apprécié - comme une lenteur recueillie. A
retenir.
A l’issue du
culte, aux cotés de Aaron et de Taeler, munie d’un bol de cendres, j’ai trouvé émouvant
de tracer une croix sur le front des paroissiens. Ce geste était accompagné de
la phrase «Remember you were dust and to
dust you will return», que je répétais pour chacun se présentant devant moi. C’était
un geste qui me mettait en contact plus étroit que jamais avec eux – les
touchant sur le front, écartant une mèche de cheveux ou une frange.
Et en même
temps, cette phrase était le rappel de notre mortalité, une réalité que je n’ai
pas l’habitude d’assener à mes interlocuteurs, surtout quand ils sont des enfants. Pourtant, cette réalité est apaisante.
Une inquiétude saugrenue m’a soudain traversée. Etait-ce correct de dire «you will return» ? Aurais-je du dire «you shall return» ? (en fait les deux sont possibles dans ce contexte).
Le service s’est
conclu dans le silence.
Une inquiétude saugrenue m’a soudain traversée. Etait-ce correct de dire «you will return» ? Aurais-je du dire «you shall return» ? (en fait les deux sont possibles dans ce contexte).