ANNE-CECILE NEWS - Ce blog retrace mon quotidien, celui d'une française vivant aux USA dans une communauté Native américaine. Irvin, mon mari est issu de tribus d'Arizona et d'Idaho, il est aussi le pasteur de la Church of the Indian Fellowship, une petite église située sur la réserve des Indiens Puyallup, au sud de Seattle, au pied du volcan Mt Rainer. J’ai été ordonnée Pasteur à mon tour en novembre 2014.
Sunday, November 25, 2012
Un pont vers l’infini
L’hospice house est un établissement confortable qui reçoit des patients dont l’espérance de vie ne dépasse pas 6 mois. (cliquer ici pour en savoir plus sur l’endroit)
En général, quand ces patients arrivent, ils sont proches de leur fin et ont besoin des soins intensifs dont l’objet est de leur rendre la vie aussi confortable que possible : atténuer la douleur, aider à respirer… La plupart des patients expirent dans les jours qui suivent leur admission.
Tant de choses que je ne peux pas espérer faire ici – et le comprendre m’a aidée à alléger mon appréhension initiale.
Ce que je ne peux pas faire : je ne peux pas guérir ces patients. Je ne peux pas dissiper le chagrin de leurs proches. Ce que peux faire : être là. Ecouter leur histoire, s’ils veulent la partager. Réfléchir avec eux au sens de ces journées. Prier avec eux s’ils le souhaitent. Et être là pour les deux moments les plus importants qui soient dans leur vie, deux moments mentionnés dans le «je vous salue Marie» appris quand j’étais catholique, dans ma jeunesse «...maintenant et à l’heure de notre mort…» C’est peu - et essentiel.
Parfois je pense à un aéroport quand je pense à l’hospice house. «Le passager à destination de l’au-delà est attendu pour un départ immédiat… »
Parfois je pense à un pont. Un pont vers une destination aux contours changeants, si souvent imaginés et totalement inconnus. Nous aidons les voyageurs à traverser le pont, nous soutenons leurs familles.
Un après-midi, j’aidais le fils d’un patient mort en notre présence quelques heures plus tôt à transporter ses affaires vers sa voiture. Il avait passe plusieurs nuits dans la chambre de son père. Tout en marchant à ses cotés, j’ai soudain réalisé que c’était à l’image de mon travail : accompagner les patients et leur famille, et les aider à transporter leurs bagages.
C’est peu – et essentiel.
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