Monday, April 20, 2015

La visite au Père

River est un cocker noir de 2 ans, il vit chez notre amie Debbie avec laquelle nous sommes restés en contact depuis que nous sommes venus chercher chez elle Tashina, notre première chienne, en 2003. River est  le père de Denali, notre chienne de trois mois, née en Oregon.



Nous avons organisé une rencontre au lendemain de Pâques, et sommes arrivés en début d’après midi avec nos deux chiennes. Debbie et sa famille habitent près d’Olympia, la capitale de l’état de Washington, à une heure au sud de chez nous.

River est un jeune chien enthousiaste. Ca a un peu effrayé Denali  - elle s’est recroquevillée sur mes chaussures. 

En revanche, Sitka (9 ans) a apprécié son intérêt. Elle qui est parfois un peu revêche au premier contact avec un chien qu’elle ne connait pas s’est montré tout à fait accueillante.  



Une fois l’excitation de la rencontre un peu tombée, Denali et River se sont fait quelques amitiés. Elle ressemble à son père – mais ses taches blanches qui nous plaisent tant la rendent unique.




Une portée vient de naitre chez Debbie. Mais tout ne s’est pas passé aussi bien que pour la portée dont Denali faisait partie (7 petits chiots tous en bonne santé). Sur les quatre chiots, deux sont morts nés. La mère a refusé d’allaiter les deux survivants, et devant son agressivité, Debbie a craint qu’elle ne les attaque. 

Elle les a séparés et a nourri les nourrissons au biberon toutes les deux heures. Mais pour qu’ils aient le contact et la chaleur canine qu’ils auraient eus avec leur mère, Debbie a eu l’idée de leur présenter une autre de ses chiennes, qui a eu des portées et s’est montrée très maternelle. 

Le succès a été immédiat. Elle a reniflé les deux petits chiots, s’est mise à les lécher. Ils sont vite devenus inséparables. «J’ai demandé au vétérinaire s’il était possible qu’elle donne du lait, mais il m’a dit que non, totalement exclu, a expliqué Debbie. Mais j’ai regardé : elle a des montées de lait !»



Debbie nous a montré les chiots par la vitre de sa fenêtre parce qu’ils ne sont pas encore protégés par leurs vaccins. Tandis que nous les photographions à travers la vitre, leur mère adoptive à leur cotés nous regardait, attentive et sereine. 

Saturday, April 11, 2015

Semaine Sainte, semaine à part

La semaine de Pâques, aussi appelée Semaine sainte, est un moment central dans la vie d’une paroisse. 
Et chaque année, la question se pose : comment représenter au mieux les dernières heures de la vie du Christ, comment rester fidèle au message biblique, sans se répéter, année après année et tomber dans une routine ? Comment  célébrer ces événements anciens tout en les rendant actuels et pertinents pour les paroissiens du 21eme siècle ?

Jeudi – Sainte Cène et mains propres

Jeudi soir, c’était ce qu’on appelle ici Maundy Thursday – du latin «mandatum» commandement, référence au « nouveau commandement » institué par Jésus lors de ce dernier repas et l’institution de la Sainte Cène.

Dans l’évangile de Jean, on ne trouve pas ces paroles de Jésus mais à la place, Jésus lave les pieds des disciples, à leur grande embarras – c’est la tâche des serviteurs les moins qualifiés d’une maison. Jésus essaie  de leur faire comprendre qu’une attitude de service des uns envers les autres fait avancer le Royaume de Dieu sur Terre.

Irvin et moi n’avons pas passé cette soirée ensemble car CIF et UPPC avaient chacun organisé un repas pris en commun. Un moment de liturgie a suivi, avec communion. A UPPC, nous avons aussi prévu un lavement, non des pieds, mais des mains. C’était une suggestion venue de mon expérience à CIF, nous avions procédé ainsi il y a quelques années.

Le lavement des pieds correspondait au contexte de l’époque de Jésus, où chacun cheminait sur les chemins secs et poussiéreux du Moyen Orient, avec de simples sandales. 

Dans notre Occident, et en contexte urbain, les pieds n’ont pas besoin d’être lavés quand on arrive à destination. En revanche, ce sont bien nos mains, instruments de notre service et symbole de nos actions, qui ont besoin d’un bain. C’est aussi l’expression de notre désir de transparence et de sincérité. Historiquement, on se serre la main pour montrer qu’on ne dissimule aucune arme.

En  regardant ce qui se disait sur le sujet sur internet, j’ai eu la surprise de tomber sur une polémique sur le sujet. Les tenants du lavage des pieds s’en prenaient violemment à ceux qui, a leurs yeux, trahissaient les écritures. «Jésus n’a pas lavé les mains de ses disciples !  Osons suivre son exemple au lieu de chercher à soulager  l’inconfort petit-bourgeois de ceux qui ne veulent pas quitter leurs chaussures !»

Parfois, me semble-t-il, il faut aussi savoir oser mettre les actions dans leur contexte et non les suivre à la lettre.


Vendredi – le chemin de Croix et la célébration du don de la liberté

Neuf stations ont été installées dans le sanctuaire de UPPC. Chacune reprenait une étape du parcours du Christ de ce vendredi, du jardin de Gethsémani à la croix. A chaque station, les participants étaient invités à un moment de réflexion sur les épreuves traversées par le Christ et sur leur propre parcours. Cela a demandé un immense travail – en particulier pour l’équipe, dont je n’étais pas, qui a physiquement installé les différentes étapes. Mais beaucoup de visiteurs sont venus et ont apprécié ce voyage au cœur du Vendredi Saint.



Ce soir la, c’était aussi Passover, la Pâques juive. Irvin et moi avons rejoint avec plaisir notre famille de Seattle. Comme ma tante Diane l’a noté, Passover tombe cette année en plein dans la Semaine Sainte, et un vendredi, le soir du Sabbat. Nous avons loué ensemble Dieu le libérateur avec des prières en hébreu, ce qui me ravit toujours, trempé le Karpas (en général du persil) dans des petits bols d’eau salée, pour rappeler qu’au milieu des larmes,  on peut déjà savourer l’espoir et le renouveau.


Nous louons le Dieu qui nous libère et nous sommes invités à prendre conscience de la responsabilité qui pèse sur nous : nous devons utiliser cette liberté pour libérer notre prochain. S’il reste opprimé, nous ne sommes pas vraiment libres non plus.


J’admire la façon dont la liturgie se marie avec le repas, et aussi comment les enfants sont appelés a être acteurs du rituel, et non simples spectateurs. C’est le plus jeune de la tablée qui posent les questions rituelles, commençant par  «Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?» et aussi qui est chargé de chercher l’Afikomen, une matzah (pain sans levain) cachée préalablement, qui sera le dessert.

Du coté dessert, justement, au-dela de la matzah, nous avons savouré les fruits du talent extraordinaire de Emma Notkine, dont le gateau pistache-citron (sans farine bien sur) était une véritable œuvre d’art. De la grande cuisine – et Emma a à peine 20 ans !


Samedi – une pause (et temps de rédaction fiévreuse de sermons pour les pasteurs)
Et comme je ne prêchais pas, pour moi c’était une pause bienvenue.

Dimanche – Il est ressuscité

Trois services ce matin là à UPPC, et pour ceux qui y travaillent, un parking un peu plus lointain pour que les visiteurs puissent se garer. Une petite fille en robe rose de conte de fées se fait baptiser, et espère que le bleu autour de son œil, résultat d’une dispute lors d’une recréation, va disparaitre grace à l’eau du baptême. Lors du service contemporain, un rap au milieu d’une chanson – pas tout à fait mon genre de musique mais c’était superbe, suivi d’une ovation de surprise et de bonheur de toute l’assemblée, composée de beaucoup de jeunes. 


Et le pasteur Aaron, qui avec le même enthousiasme, trois fois de suite a prêché comment Dieu nous atteint au mieux quand nous sommes dans une impasse, au plus profond du trou, dans la tombe comme Jésus.
C’était Pâques.

Et puis, le rituel discret qui suit Pâques… le repos pour les pasteurs à court d’énergie.