Mes pensées se sont souvent tournées vers Hugues ces dernières semaines. J’ai du mal à réaliser que cela fait déjà un an qu’il a disparu. L’occasion d’une réflexion : pourquoi son absence est-elle si différente? Je ne l’avais pas vu depuis plusieurs années et je vis sur un autre continent.
Pourtant, savoir qu’il n’est plus parmi les vivants, cela fait un abîme de différence. Des retrouvailles ne sont plus possibles, ni la perspective d’un joyeux échange sur ce que chacun est devenu pendant ces dernières années. Restent la tristesse, les questions qui resteront sans réponse, les souvenirs…
Son meilleur ami m’a dit qu’il irait à Pâques avec un petit groupe de proches, se recueillir sur la tombe d’Hugues à Marseille. Pâques, la célébration de la résurrection, le jour où, d’une église à l’autre, nous affirmons les uns aux autres “Christ est ressuscité” – “il est vraiment ressuscité”, cette parole porteuse du cœur de notre espérance.
Après la mort accidentelle d’un jeune bénévole dans une paroisse voisine, un pasteur mentionnait récemment les mots suivants qu’on prête au roi David devant la tombe de son fils : "he will not be coming back to us. We will be going to him". – “il ne nous reviendra pas. C’est nous qui irons vers lui”. Notre espérance…
ANNE-CECILE NEWS - Ce blog retrace mon quotidien, celui d'une française vivant aux USA dans une communauté Native américaine. Irvin, mon mari est issu de tribus d'Arizona et d'Idaho, il est aussi le pasteur de la Church of the Indian Fellowship, une petite église située sur la réserve des Indiens Puyallup, au sud de Seattle, au pied du volcan Mt Rainer. J’ai été ordonnée Pasteur à mon tour en novembre 2014.
Wednesday, April 20, 2011
Tuesday, April 19, 2011
Le mécène involontaire (que j’ai envie d’étrangler)
Grace à lui, quatre heures par semaine, je me plonge dans les réseaux de la grammaire délectable et si exotique de l’hébreu biblique, un voyage dans l’espace et le temps.
Grace à lui, je suis payée pour ces heures d’étude, partagée avec deux de ses étudiants avides d’apprendre que je soutiens dans leur effort.
Je ne l’ai jamais rencontré, mon bienfaiteur, mais je lui dois beaucoup. Pourtant, je dois l’avouer, la reconnaissance est ombragée de ressentiment.Il est professeur assistant à la Seattle University of Theology. C’est sa première année d’enseignement. Ses étudiants vont devenir pasteurs ou prêtres, ils apprennent l’hébreu pour être en mesure de traduire eux-mêmes les versets sur lesquels ils prêcheront pendant leur ministère. Et il leur mène une vie infernale.
L’hébreu est une joie ! Un dépaysement délicieux vous assaille quand vous découvrez, émerveillé(e) les subtilités des noms en forme construite ou la joyeuse diversité des paradigmes des verbes trilitères - cette découverte vous mène à une vision neuve des versets de la Bible.
Hélas, cette classe doit apprendre par cœur vocabulaire et conjugaisons (test tous les lundis, devoir à rendre tous les mois) mais n’a pas encore approché le moindre verset biblique. Ils doivent traduire, le plus souvent de l’anglais à l’hébreu, des phrases fabriquées par l’aride G.Lambdin, auteur du livre de grammaire qu’ils apprennent, leçon après leçon, chapitre après chapitre. Et cela dure ainsi depuis le mois de janvier…
Les étudiants que je soutiens passent au moins 15 heures chaque semaine chez eux à essayer faire leurs devoirs avec courage et dévouement, tentant de ne pas être submergés par l’exaspération et le dégout de la matière. "Il veut bien faire" soupire l'un d'eux, "il veut construire une fondation solide..."
Mais finalement, en juin, que restera-t-il de leurs efforts ? Auront-ils envie d’entendre les chants dans la nuit que Dieu envoie à ses enfants découragés (Job 35 :10) ou les paroles de soutien destinées à celui qui est abattu (Esaie 50:4) dans leur langue originelle ? J’en doute…
Mais finalement, en juin, que restera-t-il de leurs efforts ? Auront-ils envie d’entendre les chants dans la nuit que Dieu envoie à ses enfants découragés (Job 35 :10) ou les paroles de soutien destinées à celui qui est abattu (Esaie 50:4) dans leur langue originelle ? J’en doute…
Saturday, April 9, 2011
Tacoma, terre de contraste
Ou alors des chutes de neige matinales, comme jeudi matin. Tout a fondu rapidement, à la grande déconvenue d’une équipe de reporters de Q13, une chaine de news locales, qui ont tourné dans notre quartier dans leur camionnette en interrogeant les passants «Où est la neige ? Nous devons ramener des images !» Les chiennes prennent ces variations climatiques avec philosophie.
Le jardin aussi donne des indices de printemps. Bon, les rosiers sont encore timides (ou morts). Mais le buisson de myrtilles semble y mettre du sien. C’est encourageant.
Ce matin, en sortant de la maison, j’ai noté que le vent avait une odeur fraiche et salée. Nous sommes à deux heures de l’océan Pacifique, mais les vagues ne sont pas si loin grâce au Puget Sound, ce bras de mer qui entre profondément à l'intérieur des terres jusqu’à Tacoma. La semaine dernière, du bureau de Mary, notre conseillère financière qui est aussi une collègue pasteure, nous avons pu admirer une vue impressionnante du port de Tacoma. J'ai attrapé mon téléphone portable - mon appareil photo de secours. Comme le dit le slogan, aperçu sur des voitures du cru «Admit it, Tacoma, you are beautiful !»
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