Sunday, March 6, 2011

Clichés du dimanche matin


Couper en dés courgettes, oignon, pomme et céleri n’est pas forcement en tête de liste de mes activités préférées du petit matin. Mais le dimanche est un jour à part. C’est le jour où, à 6h du matin, je jette des ingrédients pêle-mêle dans le slow cooker, sous une pluie légère d’épices variées. Ça vaut le coup – une délicieuse odeur de plat mijoté nous accueillera au retour de l’église en début d’après-midi.
Apres avoir embrassé un mari ensommeillé et deux chiennes qui connaissent la routine de la journée, je mets dans le coffre d’une voiture (celle qu’Irvin prendra) un thermos d’eau chaude, un gâteau et du jus d’orange et je file avec l’autre véhicule à First Pres de Puyallup, l’église où j’ai fait mon stage cet été, pour leur culte contemporain de 9h du matin. Je chante avec leur «praise team» et on répète à 7h30.
Je ne suis pas toujours exactement à l’heure… mais j’arrive néanmoins raisonnablement éveillée (merci Gurosan) et nourrie. Ma création personnelle de petit déjeuner (muffin tartiné de beurre de cacahouète et fourré de jambon et de germes d’alfalfa) peut se grignoter en voiture – une recette qui, j’en suis bien consciente, ne peut que faire l’unanimité dans la désapprobation tant du coté américain que français. Les américains mangent le beurre de cacahouète avec de la confiture. Les français ne le mangent pas et ne se précipitent pas non plus dès l’aube sur l’alfafa et le jambon.
Le culte contemporain de First Pres est largement composé de chants de louanges que l’assistance reprend en cœur avec la praise team. Y figurent aussi une prière de confession et le sermon de Pastor Sue suivi d’une prière pastorale.

La praise team est composée d’une autre chanteuse (les volontaires alternent selon les semaines) une pianiste, un guitariste et un bassiste -une ambiance stimulante et la découverte d’un répertoire pour moi inédit. J’ai aussi le plaisir de bavarder avec les personnes connues et appréciées pendant mon stage cet été.

A la conclusion du culte, je roule vers la Church of the Indian Fellowship où Irvin vient de commencer à 10h l’étude biblique qui précède le culte. En prenant River Road, la route qui, comme son nom l’indique, suit le cours de la rivière Puyallup, j’y suis en 10 minutes.

Notre culte est beaucoup plus traditionnel et les hymnes datent pour la plupart du 19eme siècle – ils sont toutefois chantés avec enthousiasme par une audience dont une bonne part est née au 21eme siècle. Le groupe d’enfants qui compose notre école du dimanche s’agrandit régulièrement et j’assiste désormais une des monitrices qui enseigne le groupe des «grands».

Les enfants assistent au début du culte avant de s’éclipser pour leurs classes. Ils reçoivent d’abord un petit déjeuner chaud (petites saucisses et pancakes) avant de se diriger vers leur salle respective.

Avec les 8 enfants de notre groupe, nous parlons du texte de l’évangile de Jean – Marie verse un parfum de grand prix sur les pieds de Jésus. Un cadeau insensé. Donner un cadeau, recevoir un cadeau – quel sens y trouver ?
Toutes les générations se retrouvent ensuite pour la «coffee hour» : l’occasion de bavarder en buvant jus d’orange, thé ou café avec une tranche de gâteau ou un biscuit.

Quand Irvin et moi rentrons finalement à la maison, nous sommes accueillis par des chiennes joyeuses qui se réveillent de leur longue sieste matinale, et par les effluves appétissants émanant du slow cooker – curry de dinde aujourd’hui.
 Ces dimanches matins ont un aspect apaisant en dépit du chevauchement d’activités. Pendant ces quelques heures, on ne peut qu’être concentré sur le moment vécu.

Il sera temps, quelques heures plus tard, de revenir aux émotions désordonnées et aux projets complexes dont l’aboutissement est trop souvent reporté à un improbable futur proche – bref à la grande fresque décousue de ma vie.

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