Je viens de voir ce film qui a eu tant de succès en France. On connait la fin tragique de ces moines restés au sein de leur monastère de l’Atlas en Algérie malgré la menace grandissante du terrorisme autour d’eux. Le film nous présente les hommes, leurs hésitations, leur foi, leurs tourments, leurs prières au cœur de la situation intenable dans laquelle ils se trouvent. Et finalement la paix qui les entoure lors de leur décision de rester, peu de temps avant leur enlèvement et meurtre dans des circonstances qui n’ont jamais été éclaircies.
Parfois Dieu calme la tempête. Parfois Dieu nous calme au milieu de la tempête, ai-je entendu dire ici. La sérénité de ces hommes, malgré leur conscience du péril grandissant, dépasse la compréhension humaine et nous est transmise par ces images limpides.
«Pourquoi être martyrs ? demande, au cœur de son tourment, un des frères au Prieur Christian. Pour Dieu ? Pour etre des héros ? Pour prouver qu’on est les meilleurs ?
«Non, répond Christian. Martyrs, on l’est par amour. Par fidélité. Si la mort nous prend, c’est malgré nous… Notre mission ici, c’est d’etre frères de tous. Rappelle-toi, l’amour espère tout. L’amour endure tout.»
Les martyrs, ce sont avant tout des témoins – c’est le même mot, martus, en grec. C’est ainsi que le parcours des moines de Tibhirine nous inspire et devient nôtre.
[1] Michael Lonsdale, “Priere”, entretiens avec Jacques Bonnadier, Editions Onesime, p.20